Culture

Il consacre à l’artiste-peintre une rétrospective inédite: L’IMA rend hommage à Mehdi Qotbi

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Du 15 octobre 2024 au dimanche 5 janvier 2025, l’Institut du Monde Arabe (IMA) accueille une rétrospective dédiée au grand artiste-peintre Mehdi Qotbi. Il dévoile une sélection de ses œuvres les plus emblématiques.

Inédit. La prestigieuse institution culturelle Institut du Monde Arabe (IMA) de Paris entame sa nouvelle saison culturelle en célébrant la grande figure de l’art contemporain Mehdi Qotbi. Il lui dédie une exposition rétrospective inédite intitulée «Mehdi Qotbi, une vie, une œuvre», prévue à partir du 15 octobre prochain. Peintre calligraphe depuis près de 50 ans et ayant exposé dans le monde entier, Mehdi Qotbi marque son retour à la capitale mondiale de l’art, Paris, et dévoile une sélection de ses œuvres les plus emblématiques. «Tisseur d’écriture, il puise son identité dans sa culture et son patrimoine : motifs des zelliges et des tapis de son enfance, beauté et mysticisme de la calligraphie arabe dans un style moderne et abstrait. Si sa peinture s’inscrit dans la riche tradition de la hurufiyya, Qotbi croise la langue des poètes en renouvelant le genre : leurs plumes et son pinceau s’enchevêtrent sous le signe de l’amitié …», lit-on dans l’extrait de texte signé Nathalie Bondil, directrice du Département du musée et des expositions de l’IMA, commissaire de l’exposition «Mehdi Qotbi, une vie, une œuvre».

Dans ses livres illustrés, explique-t-elle, nombreux sont les écrivains qui ajoutent leurs mots à son foisonnement de «signes», autant de partitions à quatre mains signées par Yves Bonnefoy, Michel Butor, Aimé Césaire, Andrée Chédid, Jacques Derrida, Édouard Glissant, Léopold Sédar Senghor, Octavio Paz, Nathalie Sarraute… Qotbi imagine ainsi un processus de mise en relation, dans un monde non hiérarchisé, des imaginaires et des cultures. «Explorant la fluidité culturelle d’identités en constante renégociation, son œuvre distille autant de questionnements, d’insaisissables et d’indéterminations», dit-elle.
Selon elle, si «Qotbi admire Les Nymphéas de Claude Monet à l’Orangerie dès son arrivée en France en 1972, si le All-over des peintres américains tels Jackson Pollock ou Mark Tobey l’inspire, s’il côtoie le cercle du lettrisme (une poétique des sons «pour eux», un charabia incompréhensible «pour lui»), son fondateur Isidore Isou et ses compagnons de route, Jean-Paul Albinet et Jacques Spacagna, Qotbi s’en éloignent».
Nathalie Bondil considère en effet que l’art de Qotbi est «distinct». «Il s’offre plutôt comme une «désécriture», selon ses mots, tout à fait personnelle : sur ses toiles, une graphie étourdissante, virevoltante, musicale ou compulsive, tout en pleins et en déliés, ondule à l’infini en vibrations incantatoires. Son art, commente le critique Philippe Dagen, «s’offre et se dérobe. S’offre à la délectation chromatique. Se dérobe à l’interprétation critique. Elle se laisse admirer et ne se laisse pas saisir», ajoute-t-elle.

Parcours acharné
Passion Né en 1951 à Rabat, Qotbi grandit dans un milieu modeste. Il se découvre une passion pour le dessin en décorant un mur de son lycée à Kénitra. Il décide de suivre sa vocation en 1967 aux Beaux-Arts de Rabat. Une rencontre déterminante avec le grand artiste peintre Jillali Gharbaoui (1929-1971) renforce sa conviction. En 1969, il part en France pour obtenir le diplôme des Beaux-Arts – section peinture – à Toulouse en 1972. Il poursuit sa formation à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. De 1973 à 2007, il enseigne les arts plastiques en France et au Maroc. Parallèlement, Qotbi ne cessera jamais sa carrière d’artiste, exposé et collectionné dans des musées à travers le monde, soutenu par les critiques Pierre Gaudibert, Otto Hahn, Gilbert Lascault ou Pierre Restany. Depuis 2011, Qotbi préside la Fondation nationale des musées du Maroc. Pour Qotbi, l’art et les musées servent plus que jamais à connecter les humains et les pays, ensemble.

 

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