Crime ignoble à Fès

Personne ne sait encore pour quelle raison ce jeune homme a tué atrocement son frère, à Fès, tout en gardant son cadavre chez lui durant un mois.

Il est ailurophile, c’est-à-dire qu’il a un amour inconditionnel pour les chats. Tous les chats du quartier Dakkarate, à Fès, où il habite, le connaissent. Dès qu’ils l’aperçoivent, ils se regroupent autour de lui. Parce qu’il leur donne, quotidiennement, à manger et à boire. Chez lui, il y en a d’autres qui partagent tranquillement avec lui le même foyer. Tous ses voisins l’apprécient et le respectent. Seulement, depuis le jeudi 1er août, il a disparu. Vainement, les chats du quartier l’attendent. Les habitants les entendent miauler comme s’ils l’appelaient. Mais un jour l’ailurophile a disparu. Personne n’a la moindre idée de ce qui lui est arrivé.

Même son frère, avec lequel il partage le même foyer, affirme aux voisins qui lui demandent des explications qu’il a quitté le domicile sans qu’il connaisse sa destination. Certes, son frère jouit également d’une bonne réputation. Et tous les deux ne fument pas, ne se droguent pas et ne boivent pas. En effet, ils vivent tous les deux sous le même toit depuis que leur mère, malade, est allée vivre chez sa fille mariée qui doit prendre soin d’elle. Le deuxième jour passe puis le troisième… une odeur nauséabonde commence à piquer les nez des voisins. Elle provient du domicile des deux frères en question.
Nous sommes lundi 5 août. Un voisin prend l’initiative de téléphoner au Mokadem. Certes, il frappe à la porte du frère du disparu pour lui demander ce qui se passe et d’où vient cette odeur. En réponse, il lui affirme qu’il y aurait quelque part, à son domicile, le cadavre d’un chat tout en lui précisant qu’il l’a cherché sans arriver encore à le trouver. Au fil des jours, l’odeur devenait insupportable. Dimanche 18 août, la sœur des deux frères a été contactée par quelques voisins pour qu’elle vienne voir ce qui se passe dans son foyer parental parce que l’air était devenu irrespirable. En y arrivant, elle a cherché dans les quatre coins du domicile sans arriver à déterminer l’origine de l’odeur. Mais, étrangement, son frère qui l’a croisée sur son chemin ne l’a saluée ni lui a adressé la parole, pour disparaître également. Où est-il allé? Personne ne le sait.

Un mois plus tard, lundi 2 septembre, leur troisième frère arrive. Malheureusement, il apprend que son deuxième frère a également disparu. Dès lors, il ouvre la maison, y entre, commence à fouiller dans les moindres recoins. En ouvrant la chambre de son frère qui a récemment disparu, il découvre sous son lit le cadavre d’un être humain emballé dans du plastique. Aussitôt, il alerte la police qui se dépêche sur les lieux. C’était effectivement le cadavre du frère qui a disparu depuis un mois, dans un état de décomposition très avancée, égorgé comme un mouton, la tête fracassée et portant quatre graves blessures à la poitrine.
Pas moins de douze heures après la découverte du cadavre, le frère meurtrier a été arrêté. Pour quel mobile a-t-il commis ce crime odieux ? Jusqu’à l’écriture de ces lignes le mis en cause garde le silence.