Ces nuisibles invisibles

Le nouvel outil de la Banque mondiale baptisé Business Ready, destiné à évaluer le climat des affaires dans 50 pays, pour commencer, est venu confirmer un fait : le plus grand défi au Maroc aujourd’hui se situe au niveau de l’opérationnel et de l’exécution des politiques publiques et des textes (lire l’article en pages 4 à 6). Pour six critères, sur les dix retenus dans la grille d’évaluation de la Banque mondiale, le Maroc est au-dessus de la moyenne des 50 pays et parfois même avec une très large avance. Pour les quatre restants, la performance du Maroc est en dessous de la moyenne. Et l’analyse rapide des scores détaillés démontre que les insuffisances ne sont pas tant dans les cadres légaux, juridiques et réglementaires mais essentiellement dans l’application des textes sur le terrain que ce soit à travers la qualité ou à travers l’efficacité des services publics censés accompagner les investisseurs et opérateurs économiques de manière générale. Les quatre critères où le Maroc sous-performe sont le marché de l’emploi, la fiscalité, le règlement des litiges et le traitement des difficultés d’entreprise. Pour ces quatre critères, les insuffisances observées par les analystes de la Banque mondiale relèvent de niveaux opérationnels et de mise en œuvre de textes qui, eux, sont pourtant complets et bien conçus. C’est souvent dans les menus détails pratiques et administratifs que sont enfouis les petits grains de sable qui peuvent gripper toute la machine. Ils sont invisibles mais très nuisibles.