Le ministère de la santé se penche sur une stratégie de communication

Une stratégie de communication pour la promotion et la création de la demande de dépistage du VIH, des hépatites virales et de la syphilis sera élaborée. L’acquisition des tests rapides de l’hépatite B (HVB) est prévue en 2025. Les détails.

Le ministère de la santé et de la protection sociale va élaborer prochainement une stratégie de communication pour la promotion et la création de la demande de dépistage du VIH, des hépatites virales et de la syphilis. Cette nouvelle stratégie prendra en considération les différents contextes et besoins spécifiques et préférences des populations cibles pour promouvoir les changements de comportements souhaités et pour pouvoir rattraper les 17 points nécessaires pour atteindre le premier 95% des PVVIH qui connaissent leur statut (78% en 2024) et les objectifs de l’élimination de la transmission mère enfant du VIH, de l’HVB et de la syphilis. Jusqu’à présent, la communication pour la création de la demande de dépistage du VIH au Maroc est restée relativement passive et peu structurée avec une couverture insuffisante ou inadaptée de certaines populations cibles, notamment les hommes et parmi eux les clients des professionnelles de sexe, les jeunes, ainsi que toutes les personnes à faible risque VIH, bien portantes, qui ont peu de chance de consulter spontanément les structures de santé ou les structures communautaires où elles se verraient proposer le test de dépistage. Pour cela, le consultant devra établir un état des lieux de la communication en matière de dépistage du VIH, des HV et de la syphilis dans le contexte national et analyser sa pertinence et son efficacité pour la création de la demande des services de dépistage, et ce en effectuant des entretiens et des focus groups avec les acteurs clés, notamment les populations clés, les acteurs communautaires et autres acteurs identifiés pour prospecter le terrain et identifier les stratégies qui seraient potentiellement les plus efficaces dans le contexte national, pour chaque type de population concernée.

25% des nouvelles infections parmi les populations à faible risque
L’épidémie du VIH au Maroc est hétérogène et concentrée parmi les populations clés (professionnelles du sexe, hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes, personnes qui s’injectent les drogues, migrants en situation irrégulière et prisonniers) qui abritent plus de 67% des nouvelles infections tandis que 25% des nouvelles infections se produisent parmi les populations à faible risque, selon les données du ministère de la santé et de la protection sociale. L’épidémie est principalement urbaine. Les hommes et les jeunes entre 25 et 49 ans sont de loin les plus touchés. La transmission est principalement sexuelle (95%) et par voie de drogues injectables. Le plan stratégique national intégré de lutte contre le VIH, les infections sexuellement transmissibles et les hépatites virales (PSN) 2024-2030, s’inscrit dans la vision de l’élimination des trois épidémies comme menace de santé publique à l’horizon de 2030 et s’est fixé d’atteindre les objectifs 95-95-95 pour le VIH, à savoir 95% des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) qui connaissent leur statut sérologique, 95% parmi eux sous traitement antirétroviral (ARV) et 95% de ces derniers qui arrivent à la suppression de la charge virale. Par ailleurs, des efforts considérables ont été consentis pour l’élargissement et la diversification de l’offre de dépistage du VIH et de l’hépatite virale C. Le dépistage de la syphilis auprès des femmes enceintes et des populations clés a été renforcé. L’acquisition des tests rapides de l’hépatite B (HVB) est prévue en 2025. Pour rappel, une stratégie nationale de dépistage du VIH a été élaborée en 2016, dont le premier axe stratégique est la « Création de la demande». Cet axe se décline en 6 volets, à savoir : une stratégie de communication sociale ; la promotion des tests dans les services de santé publique et communautaire, ainsi que la promotion de l’autotest ; la mise à disposition de l’information personnalisée; la mobilisation par les pairs ; la notification assistée des partenaires des PVVIH et enfin, les campagnes nationales et régionales de sensibilisation et de dépistage.