Secteur industriel : Etat des lieux

La 2ème édition de la Journée nationale de l’industrie a été présidée par le chef de gouvernement à Benguérir

Souveraineté : L’industrie nationale poursuit son chemin vers une nouvelle ère industrielle, portée vers et par la notion de souveraineté. Pour faire le point et échanger sur les défis et perspectives du secteur industriel, les principaux acteurs du secteur se sont réunis le 16 octobre à l’UM6P lors de la 2ème édition de la journée nationale de l’industrie.

L’industrie marocaine a fait un bond significatif durant ces dernières années. Elle est entrée dans une nouvelle ère de compétitivité et de performance. C’est dans cet esprit que s’est tenue mercredi à l’UM6P de Benguérir la deuxième édition de la journée nationale de l’industrie (JNI) placée sous le thème «Inaugurer une nouvelle ère industrielle portée vers et par la souveraineté, une vision Royale au service du citoyen et des territoires». «Le gouvernement œuvre aujourd’hui pour que l’industrie nationale soit pleinement préparée à inaugurer une nouvelle ère industrielle, portée vers et par la notion de souveraineté», a affirmé Aziz Akhannouch, chef de gouvernement, qui a présidé cette rencontre.

Infrastructures, un maillon central

S’exprimant à l’ouverture de cette conférence, le chef de l’Exécutif a rappelé les stratégies ambitieuses lancées par le Maroc et soutenues par des infrastructures industrielles et logistiques donnant comme exemple le port Tanger Med (classé au premier rang de bassin méditerranéen et en Afrique), le réseau routier (1.800 km), le foncier industriel (13.000 ha) ainsi que les 150 zones industrielles créées. «Les différentes stratégies industrielles ont également été accompagnées par des réformes structurantes en vue d’améliorer le climat des affaires, d’élever le niveau de la formation des compétences à travers le développement de structures de formation nouvelles, comme les Cités des métiers et des compétences, et en vue de promouvoir la compétitivité de l’industrie nationale. Ceci nous a permis de disposer d’un capital humain qualifié dans le secteur industriel, où les femmes représentent plus de 43%», indique Aziz Akhannouch. Et d’ajouter : «Il nous est donné aujourd’hui de constater avec fierté, que sous le règne de SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, et en un quart de siècle, la taille de l’industrie nationale s’est démultipliée». Les chiffres sont éloquents. En effet, comme l’évoque le chef de gouvernement, la valeur des exportations industrielles a augmenté 6 fois passant de 61 MMDH en 1999 à 376 MMDH en 2023. Dans le même sens, le nombre des entreprises industrielles s’élève en 2023 à 13.000 au lieu de 4.500 en 1999. Le nombre d’emplois créés par le secteur a également progressé avec 477.000 postes d’emplois en 1999 contre presque un million aujourd’hui. «Notre pays a également pu, dans le cadre de cette dynamique, élargir son ouverture économique à travers des accords de libre-échange qui lui ont donné l’opportunité d’accéder à plus de 2,3 milliards de consommateurs», relève le chef de gouvernement.

Défis et ambitions

Le secteur de l’industrie fait face à plusieurs défis, en raison notamment d’un contexte international en constante mutation accompagné par une succession de crises. «Nous sommes parfaitement conscients de la portée des défis auxquels est confrontée l’industrie nationale, laquelle a subi le contrecoup de la succession des tensions mondiales. Face à cela, le gouvernement s’est attelé à insuffler une dynamique importante au secteur, notamment à travers la «banque de projets industriels» et la mise en place du «Fonds de soutien à l’innovation», qui a connu un franc succès depuis sa création en 2023», affirme le chef de l’Exécutif. Il a fait remarquer à cet égard que de nombreux projets ont été mis en place pour accompagner les opérateurs industriels. «De nombreux projets structurants ont également été lancés en vue d’accompagner les opérateurs industriels et de promouvoir l’industrie nationale, à l’instar de la nouvelle charte de l’investissement, la stratégie nationale «Maroc Digital 2030», la promulgation de la loi sur les délais de paiement, la création de 22 zones nouvelles d’accélération industrielle au niveau de 8 régions, le versement aux entreprises de plus de 20 milliards de dirhams au titre des arriérés sur la TVA et autres…», argumente-t-il. Par ailleurs, les TPME qui représentent 90% du tissu industriel ont toutes leur place dans ce schéma. Selon le chef de gouvernement, «la nouvelle charte de l’investissement proposera des mesures spécifiques au profit des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), à travers l’incitation des investissements dont la valeur est comprise entre 1 million et 50 millions de dirhams, y compris les entreprises industrielles». Sur un autre volet, le Maroc ne cache pas son ambition de devenir un acteur majeur dans le secteur de l’hydrogène vert. «Notre pays table également sur la transition énergétique pour remporter le pari d’une production zéro carbone et renforcer la compétitivité de la production industrielle. Nous nous attelons à cet effet à investir le secteur de l’hydrogène vert à travers «l’Offre Maroc», qui a suscité l’intérêt des opérateurs mondiaux majeurs dans ce domaine et sur laquelle nous comptons en tant que l’un des principaux moteurs de la transition énergétique et du développement durable dans notre pays», a-t-il précisé.

Hub industriel

Industrie automobile, aéronautique, agroalimentaire… le Maroc s’est positionné comme un acteur incontournable dans plusieurs industries. Selon le chef de gouvernement, les mesures, le climat de stabilité politique et d’équilibre macroéconomique dont bénéficie le Royaume y ont contribué. «Dans l’industrie automobile, notre pays est devenu le premier producteur des véhicules de tourisme dans le continent africain et le premier exportateur des voitures thermiques vers l’Union européenne, et nous sommes parvenus à doubler nos exportations de voitures entre 2021 et 2024. Au cours de l’année 2023, notre pays a pu fabriquer plus de 570.000 automobiles, soit un véhicule chaque minute. Notre pays a également fait un pas de géant en matière de véhicules électriques et de fabrication de batteries, à travers le développement d’une chaîne de valeur intégrée, qui a permis au Royaume de se positionner sur l’échiquier mondial des grands pays dans ce domaine», souligne Aziz Akhannouch lors de cette journée nationale. Pour ce qui est des industries liées au secteur de l’aéronautique, le chef de gouvernement a expliqué qu’elles connaissent un développement permanent, reflété par l’augmentation continue du volume de ses exportations. «Le secteur a également pu attirer les plus grands investisseurs mondiaux, plus de 140 opérateurs internationaux du domaine, étant désormais installés dans notre pays», affirme-t-il. D’autres domaines du secteur industriel connaissent aussi une dynamique importante. «Le Royaume a renforcé son positionnement en tant qu’opérateur de premier plan dans d’autres domaines, comme l’industrie agroalimentaire, les industries pétrochimiques, l’industrie pharmaceutique, l’industrie du cuir et textile… à travers les performances importantes de ces secteurs, particulièrement sur le plan des exportations», ajoute Aziz Akhannouch notant que tout cela a permis au Maroc de faire preuve de résilience face aux mutations de la conjoncture, en dépit de la succession des chocs économiques. «Ceci est reflété par une série d’indicateurs significatifs comme le PIB non agricole moyen qui s’est établi à 3,6% en 2023 et qui a enregistré un taux de 3,4% en tant que moyenne cumulative depuis 2021, soit 1 point de plus que la moyenne enregistrée sur la période 2014-2021», précise le chef de l’Exécutif.