Football : Impérial FC Barcelone

Officiellement sacré champion d’hiver ce week-end, lors de la 18e journée de la Liga, le onze magique de Ronaldinho et Eto’o a encore creusé l’écart sur ses poursuivants en enchaînant sa 15e victoire consécutive toutes compétitions confondues, le record de l’histoire du club catalan. Personne en Espagne ne semble pouvoir suivre la cadence de Barcelone. Ses poursuivants immédiats, Osasuna et le FC Valence, ont marqué le pas ce week-end, concédant des nuls qui les ont relégués à 4 et 10 points. Quant au Real Madrid, également auteur d’un nul (0-0) face à Villarreal, il pointe 6e à 13 points. Les Blaugrana, sans particulièrement briller, ont remporté leur derby catalan face à l’Espanyol Barcelone (2-1), grâce à un but décisif de l’inévitable Samuel Eto’o. Auteur de 18 buts en autant de matches – le double de Ronaldo – l’avant-centre camerounais est à mi-parcours le "Pichichi" incontesté… devant son compère magicien Ronaldinho (10 buts), Ballon d’or et joueur FIFA 2005.
Les hommes du Néerlandais Frank Rijkaard n’ont plus perdu depuis 21 rencontres, toutes compétitions confondues. Ils en ont remporté 11 d’affilée en Liga. Encore quatre et ils égaleraient le record historique détenu depuis 1960-61 par le Real Madrid de Di Stefano!  Ecart de jeu  "Champion au mois de mars?": C’est la boutade qui circule sur les Ramblas de Barcelone, à en croire le journal sportif AS.  Seules ombres au tableau: l’absence pour six mois du milieu Xavi, blessé à un genou, et le moindre rendement du groupe dès que son maître à jouer portugais Deco ne joue pas. Et l’absence prochaine d’Eto’o, qui rejoint lundi l’équipe du Cameroun pour la Coupe d’Afrique des nations (Can). "L’effectif est fourni. L’équipe ne remarquera pas mon absence", rassure l’intéressé, susceptible d’être remplacé par l’international suédois Henrik Larsson. Pour le Real Madrid en tout cas, sauf miracle, la messe de la Liga est dite. Son président Florentino Perez a bien demandé fin décembre aux Merengue de "se battre" pour gagner "un titre". Mais il semblait plus avoir la tête à la Coupe d’Espagne ou à la Ligue des champions. "La distance paraît infranchissable", commentait vendredi le quotidien sportif pro-madrilène Marca. "Le pire, c’est que ces 13 points de différence reflètent l’écart de jeu qui sépare les deux équipes."  Zidane pourtant revient en forme. L’équipe, qui a étrenné début décembre son cinquième entraîneur en deux ans vierges de titres, joue mieux, se montre plus combative, mais sans gagner.  
Le Real s’est encore renforcé au mercato avec le milieu brésilien Cicinho et l’attaquant italien Antonio Cassano et peut espérer relever la tête. Mais, outre un manque de confiance et de réussite évidents, il souffre considérablement de l’absence de son capitaine et avant-centre Raul, blessé à un genou le 19 novembre lors de l’humiliante défaite à domicile (0-3) face au Barça. Et du calvaire de blessures enduré cette saison par Ronaldo, qui va devoir encore rester absent trois semaines. Qui arrêtera le Barça? Lyon, la Juventus de Turin, Chelsea? On est bien obligé de chercher la réponse chez autres clubs européens qui écrasent leurs championnats respectifs. L’hiver londonien du Chelsea forgé à prix d’or par son général russe Roman Abramovich: c’est le prochain grand défi qu’affrontera Barcelone le 22 février en 8e de finale de la Ligue des champions. La revanche de l’an dernier pour le Barça et l’occasion de démontrer s’il peut étendre son règne à l’Europe.