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Le Maroc, un pays «bancable», selon le président de la BAD

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L’Africa Investment Forum réunit à Rabat les acteurs clés du financement des investissements en Afrique

Partenariats innovants : Rabat abrite jusqu’au 6 décembre 2024 la 5ème édition de l’AIF. Tenu sous le thème «Tirer parti de partenariats innovants pour passer à l’échelle supérieure», cet évènement se positionne comme plateforme incontournable permettant d’ouvrir la voie vers les investissements stratégiques en Afrique. Cette édition de l’AIF sera marquée par ailleurs par la signature de plusieurs accords de partenariat.

Les acteurs clés du financement des investissements en Afrique soutiennent les projets de développement initiés par le Maroc. Bénéficiant d’une dynamique d’investissement importante, le Royaume continue d’attirer et de participer aux investissements à travers l’Afrique tout en renforçant la confiance des bailleurs de fonds. Pour sa part, le Maroc entend continuer à appuyer l’intégration du continent.

Dynamique des investissements

En réponse à une question d’ALM (sur la dynamique d’investissement au Maroc durant ces dernières années) posée lors de la conférence de presse qui s’est tenue le 4 décembre 2024 en prélude de la conférence d’ouverture de l’African Investment Forum, Akinwumi A. Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement, indique: «Si vous regardez la situation du Maroc, les infrastructures occupent une place importante, qu’il s’agisse des infrastructures énergétiques, l’eau et l’assainissement, le chemin de fer ou encore l’infrastructure aéroportuaire. La Banque africaine de développement soutient très fortement le secteur privé ici», évoquant dans ce sens l’exemple d’OCP. Concernant le portefeuille de la BAD au Maroc, Akinwumi A. Adesina souligne: «Nous avons autour de 37 projets d’investissement au Maroc avec un montant global de 3,6 milliards de dollars. Pour cette année seulement on va décaisser 1,5 milliards de dollars (…) il y a plusieurs évènements importants qui vont se dérouler au Maroc comme la Coupe d’Afrique des Nations prochainement et la Coupe du monde de football que la Royaume organisera avec l’Espagne et le Portugal. Pour ce faire, beaucoup de choses sont en cours de préparation et l’infrastructure aura une part importante. Et donc la Banque africaine de développement au premier semestre de l’année prochaine va tenir son conseil d’administration qui consacrera 650 millions d’euros à l’investissement aéroportuaire et d’autres types d’infrastructures pour soutenir ces événements importants». Le président n’a pas également manqué de souligner que la BAD soutient le Fonds Mohammed VI qui a été créé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Pour sa part, Alain Ebobissé, directeur général d’Africa50 estime : «Le climat des affaires au Maroc est attractif et il y a des fondamentaux qui sont forts, notamment la liquidité des banques marocaines qui non seulement soutiennent les investissements au Maroc mais également on les voit à travers le continent. Et ce qui est également important c’est qu’il y a de nouveaux instruments qui ont été rajoutés comme le Fonds Mohammed VI pour l’investissement. Ce fonds dynamise l’investissement au Maroc. Par conséquent, on a vu une augmentation de ces investissements également autour des évènements importants comme l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football et de la Coupe du monde. Ce sont des manifestations qui créent une véritable dynamique d’investissement, notamment dans les infrastructures (…) Cela va accélérer davantage la dynamique d’investissement qui est déjà existante parce que le Royaume a aussi adopté les partenariats public-privé (…) Pour nous le Maroc est un exemple (…) notamment dans le secteur des infrastructures. ».

Le Royaume engagé pour l’intégration africaine

Pour sa part, Nadia Fettah, ministre de l’économie et des finances, a indiqué lors de la conférence inaugurale que la diversification des partenaires internationaux constitue l’une des priorités stratégiques de la politique extérieure du Maroc, conformément aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. «Partant d’une vision ambitieuse et tournée vers l’avenir, le Royaume a multiplié les initiatives pour promouvoir la coopération avec ses partenaires, notamment en Afrique, suivant une approche basée sur la construction d’alliances gagnantes et ce, tout en tirant parti de sa position géographique de trait d’union entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient», a souligné la ministre. A ce propos, elle a expliqué que cette vision renouvelée de la coopération Sud-Sud s’est concrétisée à travers des projets stratégiques à l’image du Gazoduc africain atlantique qui permettra l’accès à l’énergie pour près de 400 millions de personnes réparties dans plusieurs pays africains. Elle a précisé que grâce à l’Initiative Royale pour l’Atlantique, le Maroc confirme son engagement en faveur du renforcement de l’intégration africaine en œuvrant, en collaboration avec les pays riverains de la façade Atlantique du continent, à faire de cet espace un pôle d’intégration économique et un foyer de rayonnement continental et international, tout en favorisant l’accès des Etats du Sahel à l’océan Atlantique.
Nadia Fettah a aussi relevé que cette Initiative Royale visionnaire pour l’Atlantique est appuyée, sur le plan national, par des projets ambitieux visant la modernisation des infrastructures de transport et dont la mise en œuvre devra s’accélérer avec la perspective du Mondial 2030 que le Royaume co-organisera avec l’Espagne et le Portugal. La ministre a évoqué à ce propos le port Dakhla Atlantique qui sera la principale porte portuaire de l’Afrique sur l’océan grâce, notamment, à sa position géographique privilégiée, à ses nombreux atouts et à son important potentiel de développement.

Dans le même sens, Nadia Fettah a cité un autre projet sur lequel le Royaume mise pour réaliser le saut qualitatif escompté dans le domaine des infrastructures.
Il s’agit de la nouvelle Ligne à grande vitesse Kénitra-Marrakech qui permettra de rapprocher des régions économiques représentant plus de 67% du PIB national, contribuant ainsi à la dynamisation de plusieurs secteurs d’activités dans les régions concernées. Par ailleurs, la ministre de l’économie et des finances a appelé à une action collective pour améliorer le financement durable du développement en Afrique et libérer le potentiel de croissance du continent. « L’essor tant attendu de notre continent dépend fortement de la capacité de nos pays à accéder aux financements nécessaires pour atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine », a argumenté Nadia Fettah à l’Africa Investment Forum (AIF). Pour la ministre, il serait judicieux que les institutions financières internationales puissent renforcer leur collaboration pour mobiliser davantage de capitaux privés, en complément des ressources publiques, afin de fournir un financement plus conséquent au profit des économies africaines.

A noter que l’AIF est une plateforme multipartite et pluridisciplinaire, qui fait progresser les projets jusqu’au stade de la bancabilité, lève des capitaux et accélère les transactions jusqu’à la clôture financière. Elle vise à canaliser des capitaux vers les secteurs critiques pour atteindre les Objectifs de développement durable, les «High 5» de la Banque africaine de développement et l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Depuis sa première édition en 2018, l’Africa Investment Forum a mobilisé des milliards de dollars d’intérêts d’investissement. Sa pièce maîtresse est l’événement annuel des Market Days, d’une durée de trois jours, qui réunit des milliers d’investisseurs internationaux, de dirigeants d’institutions de financement du développement, de chefs d’entreprise et de gouvernement, afin de faire progresser des transactions jusqu’à leur clôture.

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