A l’instar de ce qui a été fait, il y a quelques années, pour les banques participatives ou plus récemment pour la politique de change du dirham, le Maroc opte pour une démarche prudente, progressive et ordonnée pour ce qui est du développement des fintechs.
En atteste la toute nouvelle association baptisée «Morocco Fintech Center» qui vient de voir le jour à l’initiative des principaux acteurs publics en matière de régulation, de politique monétaire ainsi que des opérateurs publics et privés dans le domaine bancaire et financier en plus d’acteurs dans le domaine des nouvelles technologies. Objectif : stimuler, accompagner et soutenir le développement d’un écosystème national de fintechs. Si cette initiative est assurément louable, il n’en demeure pas moins que l’éclosion et l’essor de fintechs, comme de toute autre activité, sont d’abord et avant tout une question de marché et de demande sans lesquels une offre n’aurait aucun sens.
Aujourd’hui, le taux de pénétration des télécoms d’Internet et d’équipement au Maroc est parmi les plus élevés dans la région et même à l’international. Mais si ce n’est là que la partie hardware et le contenant auquel il faut ajouter l’essentiel, le contenu. Si la fintech se réduisait seulement à une banque virtuelle, les banques classiques actuelles, avec leurs politiques de dématérialisation et de digitalisation, répondent largement à la demande. Auquel cas, le vrai défi et les facteurs clés de réussite des futures fintechs marocaines résident dans leur capacité à réinventer, voire de révolutionner, les métiers de la banque et de la finance, à apporter les réponses à des besoins d’un nouveau type et surtout d’aller à la conquête d’un nouveau profil de clientèle encore non bancarisée. Elles seraient ainsi véritablement utiles parce que complémentaires avec le secteur bancaire classique au lieu de le cannibaliser.