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Karkoubi : la filière algérienne

Les psychotropes écoulés sur le marché marocain proviennent en grande partie d’Algérie. Contacté par « ALM », le service préfectoral de la Police judiciaire de la région de l’Oriental n’a pas fait mystère de cette réalité. « Les psychotropes proviennent d’une région de la ville de Maghnia», nous a révélé un responsable.
La région désignée sous le nom d’El Aleb est réputée pour être une plaque tournante du trafic des psychotropes, et en particulier le médicament dit « Rivotril », jugé très préoccupant pour ses effets immédiats et dangereux : trous de mémoire, irritabilité, excitation… Sur la quantité écoulée chaque an sur le marché marocain, elle aurait diminué pendant l’année précédente.
Comparé à 2004, année où les éléments de la Police judiciaire de la région de l’Oriental auront saisi un total de 47.616 comprimés de « Rivotril», ce chiffre a été revu à la baisse en 2005 pour se situer à 7901 comprimés. Cette baisse est due en grande partie aux efforts de lutte intense de la part du service préfectoral de la Police judiciaire de la région de l’Oriental. Selon un haut responsable de la Sûreté nationale, « la politique répressive a donné ses fruits ».
Les trafiquants arrêtés se sont révélés de véritables grossistes des psychotropes ; leur trafic ne se limite pas à la région de l’Oriental, il concerne également et surtout Rabat, Salé et Casablanca où les demandes sont aussi fortes que pressantes. Sur la question de savoir «à qui profiterait ce trafic juteux des psychotropes ? », les grossistes algériens, de gros bonnets du trafic des psychotropes, sont montrés du doigt. Il y a en Algérie des réseaux mafieux qui profitent de la “porosité” des frontières maroco-algériennes pour faire passer des quantités considérables de ces produits dangereux. L’origine algérienne des psychotropes est d’ailleurs, à chaque fois, révélée par les dealers marocains eux-mêmes. Les moyens de transport utilisés sont soit des voitures, soit des motocyclettes. Une vingtaine de voitures et une quinzaine de motos-bécanes auront été interceptées courant 2005 avec à bord des quantités importantes de psychotropes.
Une plaie qui, au-delà de son impact sur l’économie nationale, a des effets désastreux sur une partie de la jeunesse marocaine.

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