IA, 5G : le maroc s’intéresse à la Finlande

Technologie. Le marché marocain des télécommunications attire les principaux pays fournisseurs des technologies de pointe comme la 5G et l’intelligence artificielle. C’est le cas pour la Finlande qui pourrait se renforcer au Royaume. Éclairages.

La course au déploiement de la 5G au Maroc est lancée. Le Maroc attire de ce fait les leaders mondiaux dans le domaine notamment les Chinois mais également les Nordiques. C’est le cas notamment pour la Finlande, pays d’origine de la fameuse marque Nokia. Si le géant finlandais a volontairement réduit la voilure dans le domaine des smartphones, il demeure l’un des principaux fournisseurs des technologies de pointe à travers le monde notamment en ce qui concerne les réseaux fixe et mobile. Le lancement prochain au Maroc de la 5G suscite donc la convoitise et la concurrence sera certainement rude. En attendant, les concurrents se positionnent sur ce marché à fort potentiel de croissance. La Finlande pourrait être parmi les favoris. En tout cas, les responsables dans ce pays nordique semblent prêts à renforcer le partenariat avec la partie marocaine notamment dans le domaine de l’IA (intelligence artificielle) et bien évidemment la 5G. Dans ce sens, la ministre déléguée chargée de la transition numérique et de la réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, s’est rendue, mardi 28 janvier 2025, au siège du Groupe Nokia à Espoo, en Finlande. Elle était accompagnée de Mohamed Achgalou, ambassadeur du Maroc en Finlande et en Estonie, ainsi que de Marjana Saal, ambassadrice de Finlande au Maroc. Lors de cette visite, la ministre a eu l’occasion de découvrir Nokia Executive Experience Center, où elle a assisté à des démonstrations immersives des solutions développées par le groupe. Elle a souligné la fierté du Maroc d’accueillir à Salé le premier centre d’innovation de Nokia en Afrique et au Moyen-Orient. Elle a mis en avant les atouts du Royaume, notamment un climat favorable aux investissements et les compétences d’une jeunesse spécialisée dans les technologies avancées, appelant ainsi Nokia à renforcer sa présence dans le pays. Auparavant, la ministre avait tenu, toujours à Helsinki, une réunion de travail avec la ministre finlandaise des transports et des communications, Lulu Ranne. Les échanges ont porté sur les moyens de renforcer la coopération entre les deux pays dans les domaines de la recherche, de l’innovation technologique, des infrastructures numériques et des données. À cette occasion, Lulu Ranne a exposé les grandes lignes de la stratégie nationale finlandaise sur l’intelligence artificielle, mise en place en 2017 pour soutenir la recherche et l’enseignement dans ce domaine. Une initiative qui se classe parmi les premières au niveau mondial. De son côté, Amal El Fallah Seghrouchni a souligné l’importance de tirer parti de l’expérience finlandaise en intelligence artificielle et en technologies avancées, tout en insistant sur la nécessité de partager les meilleures pratiques pour renforcer l’expertise marocaine dans ces domaines. La ministre marocaine a rencontré au cours de ce même déplacement, Ville Tavio, ministre finlandais du commerce extérieur et du développement. Les échanges ont porté sur la nécessité de renforcer le partenariat et la coopération dans les domaines liés à la transition numérique, à l’intelligence artificielle et aux technologies avancées. la ministre a présenté à cette occasion un aperçu des divers chantiers numériques en cours au Maroc. Elle a également souligné les opportunités multiples qu’offre le Maroc en tant que destination leader en Afrique, mettant en avant les compétences des jeunes talents marocains dans les technologies avancées.

Haut débit
Le Maroc, qui se prépare à des échéances importantes au niveau international, veut accélérer le déploiement de la 5G et de la fibre optique. Dans son exposé sur «Le développement numérique au Maroc», lors d’une réunion de la Commission du contrôle des finances publiques et de la gouvernance mardi dernier, Mme Seghrouchni a évoqué un calendrier de déploiement. Dans le détail, la ministre a souligné que la couverture 5G sera étendue pour couvrir 25 % de la population d’ici 2026 et 70 % à l’horizon 2030, avec une couverture intensive des villes qui accueilleront la Coupe du monde de 2030. Ainsi, elle a rappelé que 1.800 zones seront couvertes avec un débit minimum de 2Mbps, dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du Plan national haut débit (PNHD2), en plus de la couverture en fibre optique à travers l’équipement de 5,6 millions de foyers par ce réseau à l’horizon 2030, et l’équipement de 6300 sites administratifs publics par un service internet en fibre optique d’ici 2026. S’agissant des services cloud, la ministre a évoqué le projet «Cloud First Policy» destiné à encourager les administrations à adopter «le cloud» et à «soutenir et accompagner l’administration numérique dans l’exploitation du potentiel des technologies du cloud pour le développement de la numérisation des services publics et l’amélioration de leur qualité», en plus de la poursuite des efforts pour attirer les géants de la technologie et mettre en place des infrastructures de base conformes aux normes internationales et répondant aux exigences locales. Concernant la maturité numérique des administrations publiques, Mme Seghrouchni a indiqué qu’une étude technique a été réalisée pour déterminer le niveau de maturité des registres de données administratives. Et d’ajouter que le ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration œuvre pour l’élaboration d’un cadre référentiel pour définir la méthodologie d’évaluation et de mesure de la maturité numérique des administrations et identifier ses indicateurs et mécanismes de mesure. Concernant l’IA, Amal El Fallah Seghrouchni a indiqué que le ministère se penche sur la mise en place d’une feuille de route pour appliquer les cas d’usage prioritaires de l’intelligence artificielle (IA) au sein des administrations marocaines, dans le cadre de son appui à la numérisation des services publics (voir encadré).

IA : Stratégie

Selon la ministre déléguée chargée de la transition numérique et de la réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, le ministère a identifié et a défini les priorités des cas d’usage de l’IA dans le but d’améliorer les services publics et de satisfaire les utilisateurs, notant que d’importantes initiatives ont été lancées pour l’activation de l’intelligence artificielle dans le Royaume. Mme Seghrouchni a souligné que les efforts déployés portent sur le développement de l’économie numérique à travers «le soutien et le renforcement de l’écosystème de l’IA, l’appuie aux startups dans ce domaine, en particulier celles qui opèrent dans des secteurs à haute valeur ajoutée, l’accompagnement des efforts de recherche et de développement et l’encouragement de l’innovation dans l’IA. D’autres mesures consistent à «attirer des entreprises internationales spécialisées dans l’IA et à encourager les entreprises existantes à développer des offres de services à haute valeur ajoutée», a-t-elle ajouté. Pour ce qui est de la numérisation des services publics, Mme Seghrouchni a révélé que le ministère lancera, le 14 février courant, le portail électronique unifié des services publics, précisant que cette plateforme est conçue pour agréger, classer et faciliter l’accès des usagers de l’administration publique aux différents services publics disponibles en ligne.