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Conseil d’administration de la CGEM / Mot d’ordre : Simplification du parcours de l’investisseur 

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Les membres de la Confédération sont tous engagés à poursuivre leurs efforts dans le sens de l’amélioration continue de l’image du pays à l’international.

Doléances : La Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM) a tenu avant-hier son conseil d’administration. Après cette réunion à huis clos, la presse a eu accès à la salle. Autre moment fort, la présence de Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques. Les détails d’un échange riche et stratégique pour la suite…

Fraîchement nommé lors du dernier remaniement ministériel, Karim Zidane, un homme de terrain, présentera les dernières modifications afférentes au parcours de l’investisseur dans un cadre précis de simplification recommandée par la plus Haute Autorité. Car les doléances à ce niveau sont importantes, ce qui, prévoit la CGEM, devrait impacter significativement l’investissement au Maroc. Faut-il rappeler l’objectif fixé des 550 milliards de dirhams d’investissements privés à atteindre en 2026. En 2024, la tendance est encourageante puisque le volume enregistré est de 120 milliards DH, en hausse de 20% par rapport à 2023.
«L’élargissement du dispositif de la Charte de l’investissement aux TPME devrait aussi permettre d’amplifier cette dynamique. Nous espérons que le mécanisme adopté et l’enveloppe qui y sera consacrée pourront renforcer la résilience de notre tissu de TPME, pierre angulaire de notre économie», souligne Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

Autre doléance, celle liée à l’accès au financement. «Aujourd’hui, seulement 17% des TPE accèdent au crédit contre environ 35% dans des pays comparables», regrette le président de l’organe qui prône une démocratisation de l’accès aux lignes bancaires.
Les membres de la Confédération sont tous engagés à poursuivre leurs efforts dans le sens de l’amélioration continue de l’image du pays à l’international. «En 2024, les IDE ont atteint plus de 43 milliards DH, le second montant le plus élevé de l’histoire du pays. Au-delà des chiffres, c’est aussi la diversité des pays d’origine des investisseurs qui est un motif de satisfaction. Nous avons su réduire notre dépendance historique à 2 ou 3 pays pour s’ouvrir davantage à l’international et attirer des investissements de pays des 5 continents», fera-t-il remarquer à l’issue du conseil d’administration.

Les atouts que recèle le Maroc ont été également rappelés. Stabilité politique et monétaire, plus de 50 accords de libre-échange et un capital jeune et compétitif représentent les principaux.
D’autres défis seront à relever. La modernisation du code du travail a été estimée par les différents représentants des secteurs de l’économie marocaine comme le principal frein à l’investissement et à l’amélioration de la situation de l’emploi.
Second sujet qui interpelle, l’économie informelle. Les enjeux sont clairs à ce niveau : la libération des énergies entrepreneuriales dans le pays impactera positivement son intégration.
L’amélioration du climat des affaires devra passer par le foncier et l’accès à une énergie compétitive. « Avec 45% de capacité installée en énergies renouvelables, nous avons les moyens de couvrir les besoins des entreprises avec une énergie propre et compétitive en termes de coût. Pour cela l’ouverture de la moyenne tension aux énergies vertes est un prérequis que nous aimerions voir mis en œuvre», indique-t-on auprès de la CGEM.

Enfin, la formation a été citée comme levier essentiel pour attirer les investissements de qualité.
Le capital humain est encore une fois placé au cœur des priorités.
Une fois les requêtes des membres de la Confédération clairement portées par leur porte-parole, le ministre délégué chargé de l’investissement, de la convergence et de l’évaluation des politiques publiques, Karim Zidane, convié à l’échange, a rappelé le cadre de ses prérogatives et a fait un premier bilan de la Charte de l’investissement.

Un cadre stratégique renouvelé, une réforme continue du cadre réglementaire, de nombreux facteurs de compétitivité des secteurs porteurs ont été analysés par l’homme politique. « Au cours des deux dernières années, les résultats sont bons car les mesures ont été mises en oeuvre. 179 projets portant sur une enveloppe de 248 milliards de dirhams ont été approuvés. Ces derniers devraient générer 38.526 emplois directs et 53.188 emplois indirects », affirmera-t-il.
Sur un autre registre, la Charte de l’investissement a permis de renforcer l’équité territoriale en dehors de l’axe Casablanca-Tanger. L’origine des investisseurs étant à la fois portée par la partie marocaine et 20 autres pays d’Europe, d’Amérique, d’Asie et de la région MENA.

Pour répondre aux doléances orientées vers la TPME, la Charte spécifique instaurée, suite au discours royal du 29 juillet 2020, devra permettre de soutenir l’investissement. Ce dispositif national cible les personnes morales dont le chiffre d’affaires compris entre 1 et 200 MDH. Un système de primes simple et accessible spécialement conçu pour répondre aux besoins et aux défis de cette forme d’entreprises a également été mis en place. Sur la question de la simplification du parcours de l’investisseur, le ministre en charge du dossier a bien confirmé que le climat des affaires est stratégique pour doper les investissements. Une étude spécifique sur la simplification des procédures a été lancée avec le ministère en charge de la transition numérique et de la réforme de l’administration. Pour l’heure, 600 procédures ont été analysées et 10 pays ont été «benchmarkés». Les résultats seront prochainement partagés avec les membres de la CGEM.
La contribution de la diaspora marocaine a également été citée comme un levier de l’investissement très important. « Estimée à près de 6,5 millions de personnes à travers le monde, la diaspora marocaine a transféré à fin décembre 2024, 117,71 milliards de dirhams contre 115,26 milliards de dirhams à fin décembre 2023. Les transferts des MRE demeurent en grande partie destinés à des postes peu productifs. Environ 71% de ces fonds ont en effet été consacrés à la consommation courante tandis que 21% prennent la forme de dépôts dans des institutions financières. Seuls 5% des transferts sont dirigés vers des investissements de diverses natures (ndlr : immobiliers, commerce…) », expliquera M. Zidane.

Et c’est à l’issue de la prise en compte de tous ces paramètres qu’un plan d’actions a été présenté par le ministre. Structuré autour de 5 leviers, il visera à renforcer l’information. Il devra réduire les points de contacts physiques. Le troisième portera sur l’accélération de la prise de décision. Mettre en place plus de normes, moins d’accès et plus de contrôle a posteriori représente le 4ème levier. Enfin, le «reengineering réglementaire» devra être élaboré pour accompagner le processus de facilitation du parcours de l’investisseur. La boucle sera bouclée.

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