EconomieUne

L’initiative rencontre un franc succès 7 ans après son lancement : «Poisson à prix raisonnable» étend son impact au niveau national

Photo : Chafik Arich

L’ambition aujourd’hui est de couvrir l’ensemble du territoire du Maroc en vue de fournir aux citoyens à longueur de l’année un produit halieutique de qualité et à prix abordable.

Produits de la pêche : A ce jour 1.000 points de vente équipés sont approvisionnés dans plus de 40 villages et villes marocaines, distribuant plus de 4.000 tonnes de poissons contre 414 tonnes en 2019, année de démarrage de l’initiative.

«Poisson à prix raisonnable» ( Hout b’Taman Maaqoul) porte ses fruits. 7 ans après son lancement, plusieurs localités éloignées du Royaume sont désormais desservies de produits de la mer grâce à cette initiative menée en coordination avec le secrétariat d’État chargé de la pêche maritime et les autorités locales. A ce jour 1.000 points de vente équipés sont approvisionnés dans plus de 40 villages et villes marocaines, distribuant plus de 4.000 tonnes de poissons contre 414 tonnes en 2019, année de démarrage de l’initiative. L’ambition aujourd’hui étant de couvrir l’ensemble du territoire du Maroc en vue de fournir aux citoyens à longueur de l’année un produit halieutique de qualité et à prix abordable. Ces vœux ont été formulés lors d’une conférence de presse, organisée mercredi 26 mars à Casablanca, où les membres de l’Initiative ont engagé un débat constructif avec différents acteurs de cet écosystème à leur tête des représentants de la tutelle, de l’ONSSA, de l’INRH et de l’Association marocaine de la protection des consommateurs. Intervenant dans ce sens, Abderrahim Bousri, fondateur de la Confédération marocaine de la pêche maritime, a salué la pertinence de cette initiative. Un projet qui, selon le responsable, mérite une reconnaissance spéciale, en particulier dans un contexte économique difficile.
«Nous sommes fiers d’avoir rendu le poisson accessible même dans les régions les plus reculées. À titre d’exemple, la ville d’Assa, située dans le nord-est de Guelmim, peut désormais bénéficier de ce programme, ce qui était impensable auparavant». Dans son bilan, M. Bousri confirme que cette initiative a permis de restaurer la culture de consommation du poisson, notamment dans des zones inaccessibles et non littorales. Le responsable a dans ce sens confié que les produits de la mer commercialisés dans ce sens ont pu atteindre des zones frontalières dans de bonnes conditions sanitaires qui préservent l’apport nutritionnel de cette denrée jusqu’à 24 mois de congélation. Même constat établi par Abdelaziz Obad, coordinateur de l’initiative. « Cette initiative vise à restaurer la confiance des consommateurs et à assurer un accès équitable aux produits de la mer, en proposant une variété de poissons à travers des points de vente directs répartis dans diverses régions du Royaume, garantissant la qualité, le respect des normes sanitaires requises et des prix raisonnables annoncés publiquement », assure-t-il.

L’accès aux produits halieutiques se démocratise

En effet, l’initiative «Poisson à prix raisonnable» est portée par des entreprises marocaines opérant dans le secteur de la pêche hauturière en coordination avec la tutelle et le ministère de l’intérieur. Elle s’inscrit, en effet, dans une démarche de démocratisation de l’accès aux produits halieutiques. Cette opération est supervisée par l’ONSSA qui délivre des certificats sanitaires tout au long du circuit de commercialisation. Cette initiative se démarque par ailleurs par le nombre réduit des intermédiaires. Le choix des localités se veut par ailleurs stratégique puisque l’ensemble des points de vente de l’initiative sont basés dans des localités loin des pêcheries et où la vente des produits halieutiques est quasi inexistante. « L’objectif de l’initiative, dès le premier jour, est de livrer du poisson de bonne qualité jusqu’au point le plus éloigné pour le consommateur dont le coût de déplacement pour acheter du poisson est plus élevé que son prix. Nous évitons toute zone où les produits de la mer sont commercialisés de façon fréquente», explique M. Obad. Et de préciser que «le poisson est vendu à un tarif unique et ce dans toutes les localités desservies».

Des solutions anticipatives pour Ramadan 2026/1447

Capitalisant sur le succès de l’initiative, les acteurs du secteur engagent la réflexion autour des défis qui se posent. Les discussions sont axées sur la planification pour le mois de Ramadan 2026/1447, période durant laquelle la demande en produits de la mer connaît traditionnellement une hausse significative proposant des solutions anticipatives aux besoins futurs des consommateurs marocains.
Pour les membres de l’initiative, le prochain Ramadan coïncidera avec la période de repos biologique des poissons de surface. D’où la nécessité de mettre en œuvre des solutions pour maintenir l’approvisionnement et garantir des prix raisonnables pour les citoyens marocains.«Nous développons des méthodes innovantes de suivi des stocks halieutiques, en prenant en compte les variations climatiques et les pressions écologiques. L’objectif est de concilier impératifs économiques et préservation des écosystèmes marins », a assuré, dans ce sens, Mohamed Najih, directeur de l’Institut national de recherche halieutique (INRH).
Parmi les défis à relever figurent également la réduction du coût de la logistique, le manque de relais d’entreposage pour desservir les zones éloignées, ainsi que l’amélioration du niveau de formation des professionnels de la part de l’ONSSA et la sensibilisation des consommateurs aux bienfaits du poisson congelé.

Poisson surgelé, un marché à fort potentiel

La congélation s’avère en effet un bon moyen pour conserver les produits de la pêche. Elle permet de préserver l’état initial à condition de maîtriser la chaîne de froid. «Le poisson, fraîchement pêché en mer, est trié, découpé et transporté via un tunnel de congélation. Nous n’ajoutons rien d’autre que le froid. Il est ensuite emballé, conditionné et acheminé vers le consommateur», indique un représentant de l’ONSSA.

Et de préciser que «le froid est une condition sine qua non. Si une non-conformité aux normes sanitaires est constatée, cela signifie qu’il y a eu une rupture dans la chaîne de température requise ». La détection de la rupture de froid se fait ainsi à travers une remontée de la chaîne de façon ascendante et descendante. « C’est dans ce tracé que l’on peut relever l’anomalie», indique le responsable. Techniquement, le poisson doit passer en moins de huit heures de la température initiale dans laquelle se trouvait au large (16°c) à -40°c. Cette chute rapide de la température, dite « congélation à bord», permet d’éviter la formation de cristaux dans le liquide présent à l’intérieur des cellules et par conséquent préserver la qualité et l’apport nutritionnel du produit. Se référant aux experts, le marché de la congélation et surgélation des produits de la mer au niveau mondial est en pleine expansion. Il se veut un domaine prometteur qui représente 80 % du total commercial des produits de la mer. Ce taux revient à 40 % au niveau national. Selon les données formulées lors de cette rencontre, la taille de ce marché au niveau mondial est évaluée à 82,5 milliards de dollars en 2022 et atteindrait les 137,3 milliards de dollars d’ici 2032. D’après les intervenants, le Maroc devrait profiter de cette dynamique.

«Si le Royaume exporte 400.000 tonnes de Sardine IQF par exemple, le prix de vente dans les grandes surfaces nord-américaines est de 1,2 milliard de dollars américains», peut-on retenir. Il est à noter que la demande croissante de poisson surgelé est motivée par son prix abordable, sa disponibilité tout au long de l’année, sa commodité, sa durée de conservation prolongée et qui peut atteindre jusqu’à deux ans sans omettre ses bienfaits pour la santé grâce aux conditions de durabilité et les avancées technologiques de congélations. Autant de facteurs qui contribuent à la croissance mondiale de ce marché.

Related Articles

PolitiqueUne

Politique générale : le Chef du gouvernement mardi prochain devant les conseillers

La Chambre des Conseillers tiendra, mardi, une séance plénière consacrée aux questions...

UneVidéos

Tehraoui devant les députés: «À ceux qui doutent de la transparence de nos marchés, d’en apporter la preuve!»

Le ministre de la Santé, Amine Tehraoui, a réaffirmé, mercredi à la...

SociétéUne

Situation épidémiologique : Reprise modérée de la grippe saisonnière au Maroc

Les consultations pour syndrome grippal ( SG) ont concerné tous les groupes...

EmploiUne

«Le développement humain à l’ère des intelligences diverses» au cœur du débat du 5ème Congrès

Le Cercle des Diamants, ONG à vocation humaniste et éducative Débat :...