Maintenant que les vrais chiffres sont connus au sujet des importations d’ovins destinés au sacrifice durant les années 2023 et 2024, on ne peut s’empêcher de les confronter à certaines thèses qui ont fleuri ces derniers jours, appuyées, elles aussi, par des chiffres.
Sauf que ces derniers, contrairement aux données rendues publiques par le ministère de l’agriculture, n’ont été, eux, ni publics ni officiels mais seulement brandis par leurs auteurs comme tels, leur «sainte parole» faisant foi. D’où viennent-ils ? Où sont les documents sources ? Comment ont-ils été concoctés ? Par qui ? Et surtout dans quel but ?
Il faut reconnaître que certains de nos politiciens sont talentueux à tel point que leur capacité d’être audibles, malgré les inepties débitées, est inversement proportionnelle avec leur vraie représentativité dans le paysage partisan. Leur botte secrète : une rigueur dans l’analyse et un don inégalé à faire parler les chiffres. Ou, plutôt, leur faire dire exactement ce qu’ils veulent entendre. Et si les données ne coopèrent pas, pas de souci : on les torture, on les découpe, on les recompose, on change les bases de comparaison, on mélange les années, les millions et les milliards, les moutons et les vaches, … jusqu’à ce que la «vérité» prenne la forme souhaitée.
Quand ils nous inondent de chiffres alarmants, nous savons qu’il n’y a ni exagération, ni dramatisation inutile. Leur mission est noble : nous ouvrir les yeux sur une réalité catastrophique que personne, sauf eux, n’avait remarquée.
Soyons sérieux : qui pourrait imaginer un seul instant que ces virtuoses de la dénonciation puissent manipuler les chiffres pour mieux s’ériger en redresseurs de torts ? Qui oserait penser qu’ils jouent sur la vulnérabilité d’un public non initié et sur l’indignation pour tenter de rallier quelques avis et likes çà et là ? Certainement pas eux, ces parangons de sincérité et de mesure !
Qui pourrait encore douter, entre autres exemples, de la crédibilité et de la parole de ce noble phénix de la politique partisane qui a été publiquement, officiellement attrapé et déclaré en flagrant délit de mauvaise gestion de la chose publique et des dossiers dont il avait la charge ?