Maroc-France : renforcement de la coopération dans le nucléaire

Une délégation française de haut niveau au Royaume pour rencontrer les responsables marocains dans le domaine

Energie: Le partenariat entre le Maroc et la France est plus que jamais au beau fixe avec la multiplication des visites des responsables des deux pays pour le renforcement de la coopération bilatérale dans différents domaines, notamment la sécurité nucléaire. Les détails.

Les relations Maroc – France prennent une nouvelle dimension, notamment dans le domaine de l’énergie. L’accent est surtout mis sur des dossiers en rapport avec l’hydrogène vert mais également le nucléaire. Dans ce sens, le directeur général de l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques (AMSSNuR), Saïd Mouline, a accueilli, vendredi dernier à Rabat, une délégation française conduite par le président de la région Normandie, Hervé Morin, dans le cadre d’une visite officielle au Maroc. Cette rencontre a été l’occasion pour les deux parties d’examiner les perspectives de coopération dans le domaine de la formation, en particulier en matière de radioprotection, de développement des compétences et de renforcement des capacités des professionnels du secteur nucléaire et radiologique, indique lundi un communiqué de l’AMSSNuR.

Après avoir salué l’excellence des relations liant les deux pays, M. Mouline, qui était accompagné du secrétaire général et des directeurs de départements métiers, a présenté à ses hôtes les principales missions de l’Agence, son rôle de régulateur national, ainsi que sa stratégie visant à consolider le système national de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques, précise la même source. Il a également mis en lumière les efforts déployés en matière de formation, notamment à travers le lancement de l’École africaine des régulateurs, en partenariat avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), destinée à former les nouveaux régulateurs africains, poursuit-on.

Le directeur général de l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques, Saïd Mouline, a accueilli à Rabat la délégation française.

De son côté, Hervé Morin, qui était accompagné de présidents d’universités et d’écoles d’ingénieurs, a salué la spécificité et la solidité des relations maroco-françaises, soulignant que le Royaume est un partenaire historique qui connaît une belle dynamique de développement. Il a également exprimé sa satisfaction quant à la volonté partagée d’établir une coopération concrète, durable et bénéfique. Les membres de la délégation française ont présenté une offre diversifiée de formation couvrant plusieurs volets : programmes de radioprotection, formation de formateurs, cours en ligne et parcours universitaires. Les deux parties ont exprimé leur engagement à approfondir cette collaboration, en définissant des modalités de mise en œuvre de projets conjoints visant à renforcer les compétences dans les domaines nucléaire et radiologique. Créée en 2014 en vertu de la loi n°142-12, l’Agence marocaine de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques «AMSSNuR» est un établissement public à caractère stratégique chargé de la réglementation et du contrôle des activités mettant en jeu des sources de rayonnements ionisants. Conformément aux dispositions de la loi n°142-12, la mission principale d’AMSSNuR est de veiller au respect de la conformité de la sûreté et de la sécurité nucléaires et radiologiques des activités et des installations mettant en jeu des sources de rayonnements ionisants aux dispositions de la loi n°142-12 et la réglementation y afférente, ainsi qu’aux engagements du Royaume au niveau international.

Discussions

Par ailleurs, Leila Benali, ministre de la transition énergétique et du développement durable, avait reçu Hervé Morin, président de la Région Normandie, à Rabat dans le cadre de la visite officielle de ce dernier au Maroc à la tête d’une délégation de haut niveau. L’entretien s’est également déroulé en présence de Christophe Lecourtier, ambassadeur de France au Maroc, ainsi que de plusieurs responsables et experts des deux parties. Cet entretien a permis d’approfondir les discussions sur les moyens de renforcer la coopération entre le Maroc et la Région Normandie, dans les secteurs stratégiques d’intérêt commun, notamment la transition énergétique, l’économie circulaire et l’hydrogène vert. Les discussions ont également porté sur les mécanismes de développement de partenariats entre entreprises marocaines et françaises pour favoriser l’innovation et les investissements conjoints dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Dans ce contexte, les deux parties ont souligné que la formation est une priorité essentielle pour doter les talents des compétences nécessaires pour accompagner les profondes transformations du secteur de l’énergie et renforcer la compétitivité des économies marocaine et française. Elles ont également souligné l’importance de développer des programmes de formation conjoints adaptés aux besoins du marché du travail et alignés sur les exigences du développement durable.

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, avait déclaré que le Maroc devrait bientôt devenir un pays producteur de l’énergie nucléaire.

Il faut préciser que la piste du nucléaire intéresse sérieusement. Dans ce sens, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, avait déclaré que le Maroc devrait bientôt devenir un pays producteur de l’énergie nucléaire. Selon le patron de l’Agence internationale, s’exprimant devant les médias internationaux, le DG de l’AIEA a affirmé qu’il devrait y avoir une douzaine de nouveaux pays nucléaires dans les dix prochaines années. Il a cité d’autres dont le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Nigeria, la Namibie, les Philippines, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Une équipe d’experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique avait déclaré fin 2023 que le Maroc s’engageait à maintenir et renforcer son cadre réglementaire en matière de sûreté nucléaire et radiologique. L’équipe a souligné que le pays a pris des mesures efficaces pour établir un nouveau cadre juridique et réglementaire cohérent pour la sûreté nucléaire et radiologique. Elle a recommandé des mesures supplémentaires pour finaliser la transition de l’infrastructure législative, réglementaire et institutionnelle fondée initialement par la loi de 1971 et aligner les nouvelles réglementations au regard des normes de sûreté de l’AIEA. L’équipe a également préconisé d’améliorer le contrôle réglementaire du réacteur de recherche. La mission a été réalisée à la demande du gouvernement marocain et a été accueillie par l’AMSSNuR, l’organisme réglementaire national en matière de sûreté nucléaire et radiologique et de sécurité nucléaire.

Recherche nucléaire

Centre de référence

Le Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires est un établissement public de recherche et de formation en sciences et technologies nucléaires, prestataire de services au profit des opérateurs socio-économiques et apportant son appui technique aux pouvoirs publics en matière de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques.

Afrique

Sur le plan international, et notamment dans notre région d’Afrique, le Cnesten continue de jouer un rôle actif en partageant son savoir-faire, par le biais de la formation, de l’expertise et des services d’analyses de laboratoires. Le Cnesten est ainsi reconnu par l’accord africain de coopération dans le domaine nucléaire (AFRA).

Formation

Le Cnesten est reconnu également par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). En partenariat avec les universités nationales, il contribue aux programmes de formation académique par la recherche, le co-encadrement d’étudiants et l’accueil de stagiaires dans les différentes installations du Centre d’études nucléaires de la Maâmora (CENM).