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L’investissement vert, l’incontournable issue

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Le Royaume a pris conscience de la nécessité d’adapter son économie aux différentes mutations, d’où l’amorçage d’une transition visant à réduire son empreinte carbone et à renforcer la compétitivité de ses entreprises sur les marchés internationaux.

On parle de plus en plus de l’investissement vert comme un levier stratégique, voire un enjeu central pour les entreprises et les économies du monde entier. C’est-à-dire que les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance redessinent les contours de l’économie mondiale. Par conséquent, de nouvelles règles s’imposent avec le développement durable en tête des priorités économiques et stratégiques. La considération des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance peut être utile et pertinente afin notamment d’identifier des placements qui, comparativement à d’autres, pourraient offrir un potentiel de rendement supérieur ou présentent des risques globalement inférieurs, ou encore permettent de générer un impact positif sur l’environnement, la société et la bonne gouvernance des entreprises.
Le Maroc, et depuis 2017, s’est doté d’une Stratégie nationale de développement durable (SNDD). Entre autres objectifs fixés à l’horizon 2030, on ambitionne d’atteindre une puissance électrique installée d’origine renouvelable de 52% et la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 45,5%. C’est dire à quel point le Royaume a pris conscience de la nécessité d’adapter son économie aux différentes mutations, d’où l’amorçage d’une transition visant à réduire son empreinte carbone et à renforcer la compétitivité de ses entreprises sur les marchés internationaux. Le Maroc a même revu à la hausse ses ambitions en 2022, soumettant à l’ONU une stratégie bas carbone à long terme – Maroc 2050. Un plan qui vise notamment à accroître la part des énergies renouvelables à 80%, à généraliser l’électrification dans les secteurs de l’industrie, du transport et du bâtiment, et à développer l’hydrogène vert comme levier de décarbonation de l’industrie.
L’entrée en vigueur du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), ou «taxe carbone», instauré par l’Union européenne, constitue un défi majeur pour les entreprises marocaines. Ce qui va imposer des surcoûts aux importations en fonction de leur empreinte carbone. Les entreprises exportatrices marocaines, en particulier celles dont l’Europe constitue le principal marché (absorbant près de 65% des exportations nationales), vont devoir passer obligatoirement par la décarbonation si elles veulent rester compétitives. Il faut rappeler dans ce sens les programmes qui ont été lancés afin de concrétiser ces ambitions, comme le programme Tatwir, initié en 2021 par le ministère de l’industrie et du commerce en collaboration avec Maroc PME et l’Agence marocaine de l’efficacité energétique (AMEE), pour accompagner les PME industrielles dans leur transition écologique.

Un atout pour attirer les investisseurs
C’est dire à quel point l’investissement vert est devenu un enjeu central pour les entreprises et les économies du monde entier. Il ne s’agit plus uniquement d’une contrainte réglementaire imposée par les engagements internationaux, comme l’Accord de Paris, mais également d’une formidable opportunité de croissance et de compétitivité. S’aligner sur des critères des enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance n’est pas seulement une réponse aux attentes des régulateurs, mais également un atout pour attirer des investisseurs et des partenaires de plus en plus sensibles à ces enjeux. Plus encore, les entreprises seront ainsi prémunies contre les risques liés aux changements réglementaires et climatiques, tout en bénéficiant d’avantages financiers comme des conditions de crédit plus attractives. Plusieurs secteurs donc au Maroc, comme les énergies renouvelables et la mobilité durable, attirent des financements, mais une transition progressive et socialement équilibrée reste essentielle. Les institutions financières jouent un rôle clé pour accompagner cette mutation.
En fait, certains secteurs se distinguent particulièrement par leur potentiel d’investissement durable. A titre d’exemple, on peut citer les énergies renouvelables : l’hydrogène vert, l’éolien et le solaire… Voilà des domaines stratégiques pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. On peut ajouter l’efficacité énergétique avec l’optimisation des processus industriels et des bâtiments qui permet une réduction significative des coûts et de l’empreinte carbone.
La mobilité durable, le traitement des déchets et le recyclage – des innovations majeures destinées à améliorer la gestion des ressources et à limiter les pollutions– figurent aussi parmi les domaines prioritaires. Il faut également citer l’industrie chimique et la fabrication de batteries. Ces filières sont essentielles pour la transition énergétique, notamment pour le stockage de l’énergie.

C’est le titre de la boite
OCP, pionnier de la décarbonation
Des entreprises marocaines comme OCP se sont démarquées par un investissement massif dans la décarbonation et les énergies renouvelables. Dans son programme d’investissement 2023-2027, OCP entend faire tourner tous ses sites industriels grâce à l’énergie verte et s’engage également à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2040. La production électrique de ce groupe proviendra uniquement de l’énergie éolienne, solaire et hydroélectrique. Quant aux investissements étrangers, comme la gigafactory Kénitra – dont la convention d’investissement a été signée en juin 2024 à Rabat entre le Maroc et le groupe sino-européen Gotion High tech pour un lancement en 2026 –, ils constituent la preuve irréfutable de l’attrait du Maroc en tant que hub de l’économie verte.

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