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Un inspecteur principal de police soupçonné d’avoir tué une infirmière

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A Khenifra la mort de l’infirmière Fatima, dimanche 6 avril, chez elle, n’est pas passée inaperçue. Elle jouissait d’une bonne réputation notamment parmi le staff médical exerçant au service des urgences de l’hôpital provincial.

Divorcée, âgée de quarante-et-un ans, cette infirmière était très serviable aussi bien avec les patients que ses collègues. Malheureusement elle a été retrouvée, le soir de ce dimanche 6 avril, chez elle, corps sans vie. L’hypothèse de mort par asphyxie à cause d’une fuite de gaz butane d’un chauffe-eau a été favorisée, non par les autorités judiciaires, mais par la famille de la défunte qui demeure au village Kaf Ennssoure, qui se situe à trente-cinq kilomètres à l’ouest de la ville de Khénifra. Pourquoi la famille de la défunte privilégie cette piste? C’est un jeune homme, un inspecteur principal de police, qui l’en a informé. Ayant une relation amoureuse avec elle tout en se présentant comme son fiancé, ce policier qui exerçait au district provincial de la sûreté à Khénifra a confié à sa famille que leur fille, qui était dans un état critique, a téléphoné à l’une de ses collègues lui demandant de la sauver. Celle-ci a téléphoné à son tour au fiancé de l’infirmière pour qu’il intervienne. L’inspecteur principal a pris l’initiative d’alerter les éléments de la protection civile qui se sont dépêchés sur le domicile de l’infirmière.

Le policier les a rejoints. Malheureusement, ils ont trouvé la victime corps sans vie. Aussitôt, le soi-disant fiancé a téléphoné au frère de la défunte pour lui demander de le rejoindre à l’hôpital. Sans perdre du temps, le frère, accompagné de ses parents, a pris sa voiture pour aller à l’hôpital et retrouver sa sœur Fatima sans vie. L’inspecteur principal de police s’est présenté au frère comme l’homme qui allait l’épouser, mais le destin en a voulu autrement tout en le conseillant de ne pas le soumettre à une autopsie médicale. Car la défunte est morte asphyxiée par le gaz butane, lui a-t-il assuré. Bref, il est arrivé à le convaincre. C’est pourquoi quand le médecin lui a demandé s’il avait l’intention de soumettre sa sœur à une autopsie, il s’est abstenu bien que celui-ci lui ait expliqué qu’il a des doutes concernant la mort de sa sœur.

Le lendemain, lundi 7 avril, la famille a reçu l’autorisation d’enterrer la défunte. Le cadavre a été transporté à bord d’une ambulance de Khénifra à Kaf Ennssoure. L’inspecteur qui paraissait très triste n’a pas abandonné les membres de la famille de la défunte. Au contraire, il les a même transportés à bord de sa Mercedes de Khénifra au village tout en participant également à la prière mortuaire. Mais alors qu’on allait procéder à l’enterrement, un coup de téléphone est venu arrêter l’opération. Des instructions ont été données par le parquet général aux limiers de la police judiciaire préfectorale à Beni Mellal d’ouvrir une enquête à propos de la mort de l’infirmière.

Certainement, le médecin qui a vu de ses propres yeux le cadavre de la défunte et qui a remarqué des traces de violence ainsi que le maquillage qui prouve que la défunte n’était pas à la douche a fini par alerter le parquet général qui a donné ses instruction d’évacuer le cadavre vers la morgue afin d’être soumis à une autopsie. Effectivement le rapport a révélé que la mort de l’infirmière n’a pas eu lieu à la suite d’une asphyxie et qu’elle a été maltraitée mortellement avant que l’auteur du crime ne mette en marche le chauffe-eau. L’enquête a révélé que l’inspecteur principal de police était chez elle avant qu’elle soit transportée vers l’hôpital, corps sans vie et qu’aucune collègue de la défunte ne lui a téléphoné pour le solliciter d’intervenir pour la sauver. Tout ce scénario a été monté par cet inspecteur qui est bel et bien l’auteur du crime. Il a été placé, le mercredi 9 avril, en garde à vue avant d’être traduit devant la justice quarante-huit heures plus tard.

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