Trois repris de justice qui se sont rencontrés en prison l’ont quittée pour constituer une bande de malfaiteurs spécialisée dans les agressions. Seulement, ils ont fini par être arrêtés.
Leur première rencontre était à la prison d’Oukacha, un espace qui doit être, en principe, un champ de rééducation et de réintégration. Ils sont trois jeunes hommes, âgés respectivement de vingt-et-un, vingt-trois et vingt-quatre ans. Tous les trois sont des repris de justice. Ils ont purgé respectivement des peines d’emprisonnement ferme de six mois, un an et dix-huit mois. Bien qu’ils ne demeurent pas au même quartier, à Casablanca, leur relation n’a pas été interrompue en quittant la prison. Au contraire, elle s’est consolidée au point qu’ils sont devenus inséparables. Drogue et boissons alcoolisées étaient leur lot quotidien.
N’ayant pas d’argent ni une profession pour avoir de quoi gagner leur vie, se droguer et s’enivrer, ils ont décidé de recourir aux agressions au couteau. Effectivement ils ont fait plusieurs victimes. Des actes criminels qu’ils ont niés devant les magistrats de la chambre criminelle près la Cour d’appel lors de leurs interrogatoires. Accusé de constitution d’une bande de malfaiteurs, vols qualifié, coups et blessures à l’arme blanche et menace, le chef de la bande, à savoir l’aîné du trio, a rejeté en bloc les accusations tout en niant avoir entretenu une relation avec ses deux complices. Il a affirmé qu’il aidait son père au commerce dès sa sortie de prison. Une déclaration qu’il avait déjà donnée aux limiers de la police judiciaire. Or, le président de la Cour lui a rappelé que son père qui avait été interrogé par la police judiciaire avait rejeté ses allégations.
En effet, selon le dossier de l’affaire, son père avait affirmé à la police que son fils n’hésitait pas à lui dérober également des sommes d’argent tout en précisant qu’il ne l’a jamais aidé dans son commerce. En réponse, le mis en cause principal a prétendu que son père le détestait depuis son enfance, le dénigre et souhaite toujours qu’il soit derrière les barreaux. Aucun père ne peut faire cela, lui a rappelé le président de la Cour. Le mis en cause a baissé la tête pour que le président de la Cour s’adresse ensuite à ses deux complices pour les interroger. Tous les deux ont également nié avoir participé à des agressions avec le chef de la bande tout en déclarant qu’ils ne l’ont jamais rencontré depuis qu’ils ont purgé leurs peines. Or, les victimes qui ont répondu favorablement à la convocation de la Cour ont confirmé qu’ils sont bel et bien leurs agresseurs.
Après le réquisitoire du représentant du ministère public qui a requis une peine maximale contre chacun des trois mis en cause et les plaidoiries des avocats de la défense qui ont réclamé l’acquittement de leurs clients, la Cour a rendu son verdict après les délibérations en condamnant le chef de la bande à dix ans de réclusion criminelle et chacun de ses deux complices à six ans.
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