Culture

A la galerie L’Atelier 21 à Casablanca: Bouhchichi explore la représentation du corps noir dans la société marocaine

© D.R

La galerie d’art L’Atelier 21 basée à Casablanca s’apprête à accueillir la troisième exposition individuelle de l’artiste plasticien M’barek Bouhchichi. Intitulée «Ce que je suis, ce que nous sommes», cette exposition se tiendra du 27 mai au 5 juillet 2025.


M’barek Bouhchichi est l’un des artistes les plus engagés. Son travail artistique explore la représentation et la perception du corps noir dans la société marocaine. Dans ce sens, l’artiste revient pour la troisième fois à la galerie L’Atelier 21 à Casablanca et dévoile son exposition intitulée « Ce que je suis, ce que nous sommes ». Il faut dire qu’à travers une série de portraits puissants et réalisés directement sur des feuilles de caoutchouc, M’barek Bouhchichi poursuit une recherche où art, mémoire et politique s’entrelacent pour faire émerger un nouvel ordre visuel. Loin d’une approche illustrative, sa peinture devient un espace de résistance symbolique, où les corps réapparaissent comme porteurs d’histoires, longtemps marginalisées.

Dans le texte du catalogue d’exposition, l’historienne de l’art Jamila Moroder éclaire la démarche de l’artiste en ces termes : « Ces présences picturales sont nées de rencontres réelles avec des membres de la communauté Ismgans/Ismkhan, d’où sont issus la majorité des musiciens Gnaoua, à Khamlia, dans la région de Merzouga au nord-est du Maroc, et qui ont laissé leur empreinte sur l’artiste ; mais aussi de visages remémorés ou imaginés, surgis d’un espace intérieur auquel seule la peinture permet d’accéder». Les Marocains de peau noire constituent en effet le corpus sur lequel repose l’œuvre de Bouhchichi. Déployant le médium rétinien par excellence, à savoir la peinture, l’artiste poursuit avec une détermination passionnée son œuvre consistant à rendre visibles des hommes et des femmes de couleur noire, ainsi que les pratiques culturelles qui leur sont propres.

Jamila Moroder commente en ces termes l’obsession de l’artiste pour ce sujet : «Il ne s’agit pas d’un simple effet de matière à des fins esthétiques, mais d’un élément chargé de sens, car il porte en lui une histoire de catastrophes et de sédimentation, une histoire qui résonne avec le corps noir imprégné par l’Histoire». Et de poursuivre : «La peinture de M’barek Bouhchichi n’est ni simple figuration ni pure représentation : elle se déploie comme une archéologie sensible, une pratique qui entrelace les profondeurs de la terre -bitume, mica- avec la lumière et la couleur, pour explorer ce que pourrait être une éthique du regard». Pour l’histoire, M’barek Bouhchichi est né en 1975 à Akka, au Maroc. Il est titulaire d’un baccalauréat en arts plastiques, il enseigne l’art depuis le milieu des années 1990, d’abord à Tiznit, et aujourd’hui à Tahannaout.

Ses œuvres ont intégré des collections de renom dont entre autres celles du Musée national d’art moderne du Centre Georges Pompidou (France), du Musée d’art contemporain Helga de Alvear (Espagne), de la Fondation Calosa (Mexique), de l’American Friends of the Arts in North Africa Foundation (États-Unis), de la Fondation H (Madagascar), du Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (Maroc) et du Musée d’art contemporain africain Al Maaden (MACAAL, Maroc).

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