Entamée depuis 2023 dans l’enseignement primaire, collégial et secondaire, notamment à travers le concept des «établissements pionniers» aux premiers résultats encourageants, voire spectaculaires, la réforme du système éducatif dans sa globalité n’aurait de sens que si dans son prolongement, une profonde restructuration était déployée dans le supérieur.
Quand les universités, facultés, grandes écoles, instituts et autres établissements d’enseignement post-secondaire accueillent des bacheliers avec un background de connaissances, leur vocation est de transformer cette «matière première» en produit fini, en l’occurrence des talents, des compétences spécialisées, des profils utiles prêts à devenir productifs.
Pour cela, il y a certes le facteur des moyens et infrastructures d’accueil qui doivent être démultipliés pour augmenter la capacité de formation en termes d’effectifs. Mais ce n’est pas tout. A l’image de ce qui se produit en ce moment dans le primaire et le secondaire, il faut aussi et surtout réinventer le modèle de l’université marocaine. Ce qui suppose d’abord de développer une nouvelle vision et passera donc inévitablement par une remise en question des fondements même du modèle actuel et de convictions que l’on pouvait croire indiscutables. Il faut oser la rupture dans l’enseignement supérieur.