Le Maroc est appelé à poursuivre sa diplomatie d’influence, fondée sur la promotion d’un compromis réaliste et inclusif, en dialoguant activement avec ces deux puissances globales.
Réalisme : Intitulée «La Chine et la Russie face à la question du Sahara marocain : Vers une convergence des intérêts stratégiques», une récente analyse récemment publiée par Policy Center for the New South (PCNS) explique les logiques et les évolutions autour de la question du Sahara marocain. En effet, une convergence se dessine de plus en plus entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Cette dynamique s’appuie sur le réalisme, la prise en compte des intérêts partagés et une attention croissante aux nouveaux équilibres géopolitiques, notamment à l’échelle régionale.
Policy Center for the New South vient de dévoiler une étude intitulée «La Chine et la Russie face à la question du Sahara marocain : Vers une convergence des intérêts stratégiques». Cette analyse explore, comme le spécifient ses auteurs, comment des logiques de stabilité, de coopération et de respect des équilibres redessinent progressivement les lignes d’interprétation de Pékin et de Moscou. «Au-delà des postures officielles, des gestes discrets et des signaux diplomatiques laissent entrevoir les contours d’un consensus émergent entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, porté par une approche pragmatique, ancrée dans le réalisme, attentive aux intérêts mutuels et sensible à l’évolution des équilibres géopolitiques régionaux», relève la même source. Ce document retrace l’évolution historique des positions chinoise et russe sur le dossier du Sahara marocain. Il analyse aussi leurs attitudes actuelles, en se référant à des déclarations officielles, à leur comportement au Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi qu’aux prises de position dans divers forums internationaux. Cette analyse explore également les intérêts économiques et diplomatiques que ces deux puissances cultivent avec le Maroc et met en lumière les convergences entre les principes de politique étrangère souvent invoqués par Moscou et Pékin et l’approche marocaine. Cette étude se veut également une invitation à Pékin et à Moscou à accompagner, avec leur propre sensibilité et leurs logiques stratégiques, la dynamique positive enclenchée par d’autres membres permanents du Conseil de sécurité.
«En se joignant au consensus émergent autour d’une solution réaliste, concertée et durable, ces deux acteurs globaux pourraient non seulement contribuer à la résolution définitive d’un dossier régional complexe, mais aussi renforcer les conditions d’une stabilité élargie, favorable à leurs intérêts en Méditerranée occidentale, au Maghreb et au Sahel», affirme la même source. Pour les auteurs de cette analyse, «bien que ni la Chine ni la Russie n’aient, à ce jour, exprimé un soutien explicite et exclusif en faveur du Plan d’autonomie marocain, l’analyse de leurs positionnements stratégiques, de leurs doctrines diplomatiques et de leurs intérêts régionaux révèle une convergence implicite mais significative avec les principes portés par l’Initiative marocaine. Cette posture de neutralité constructive, articulée autour des valeurs de souveraineté, de non-ingérence et de résolution négociée des conflits dans le cadre onusien, s’inscrit dans la continuité de leur approche des crises internationales, tout en leur permettant de préserver des relations équilibrées avec l’ensemble des acteurs maghrébins». Et de poursuivre: «Pour Pékin, la stabilité politique et économique du Maroc constitue un gage de sécurité pour ses investissements dans le cadre des «Nouvelles Routes de la Soie » et un levier d’ancrage diplomatique en Afrique du Nord. Pour Moscou, le Plan d’autonomie marocain offre une issue acceptable à un différend régional complexe, permettant à la Russie de maintenir sa double alliance avec Rabat et Alger, tout en renforçant sa présence géoéconomique et sécuritaire dans la région atlantico-sahélienne». Le Maroc est appelé, selon les auteurs de cette analyse, à poursuivre sa diplomatie d’influence, fondée sur la promotion d’un compromis réaliste et inclusif, en dialoguant activement avec ces deux puissances globales.
«L’évolution récente des équilibres internationaux, marquée par l’érosion du soutien à l’option indépendantiste et par l’adhésion croissante au Plan marocain de la part de partenaires occidentaux majeurs, renforce la crédibilité et l’attractivité de la proposition d’autonomie. Ce projet apparaît dès lors non seulement comme une solution adaptée aux réalités du terrain, mais aussi comme un point de convergence possible entre des puissances aux intérêts souvent divergents. Ainsi, dans un environnement international de plus en plus multipolaire, la cause du Sahara marocain semble transcender les clivages géopolitiques traditionnels», indique la même source notant que si elle parvient à fédérer autour d’elle une coalition aussi large que diversifiée incluant, même tacitement, des acteurs comme la Chine et la Russie, «l’Initiative marocaine pourrait constituer bien davantage qu’une simple solution régionale : un modèle de règlement de conflits fondé sur le pragmatisme, le respect mutuel et l’intégration régionale au service de la paix et du développement durable».