Plusieurs grands noms du monde entier ont été conviés en comité fermé à débattre de l’avenir de l’intelligence artificielle dans le monde et de la souveraineté des États dans la protection des données humaines.
L’IA en question : Diplomatic Courier et World in 2050 ont organisé une table ronde fermée à Paris, le 11 juin 2025, au Paris Club France-Amériques pour débattre de l’intelligence artificielle aujourd’hui dans le monde, des données personnelles et de la souveraineté des États face au tout technologique, qui avance à plusieurs vitesses, selon les régions dans la planète.
C’est une conférence de haut niveau qu’a abritée le prestigieux Hôtel particulier du Club France -Amériques à Paris, le 11 juin 2025, autour d’une table ronde de belle facture. Plusieurs grands noms du monde entier ont été conviés en comité fermé à débattre de l’avenir de l’intelligence artificielle dans le monde et de la souveraineté des États dans la protection des données humaines. Réunis par Ana. C. Rold, la fondatrice et dirigeante de Diplomatic Courier et de World in 2050, plusieurs noms ont apporté leur point de vue sur cette thématique très importante et cruciale à un moment important de l’histoire de l’humanité.
Ont pris part à ce conclave, Shane Szarkowski, le rédacteur en chef de Diplomatic Courier et le directeur de World in 2050, Alexandre Mirlesse, conseiller cyberIA et technologies émergentes au ministère français des affaires étrangères, Ayisha Piotti, cheffe du sommet IA de Zurich, en Suisse, Bernard Kowatsch, chef de Innovation Accelerator au programme des Nations Unies pour l’alimentation, Chris Purefoy, cofondateur et PDG de Learning Economy Foundation, Joël Ruet, cofondateur de Bridge Tank, Mario Vasilescu, PDG de Readocracy, Nikos Acuna, PDG de AION Labs, Rui Pedro Duarte, directeur de Loop Future en Suisse, Siddhi Pal, grande chercheuse de Interface, Tarja Stephens, PDG de AI Opportunity at Work, Abdelhak Najib, PDG de Orion Productions, Orion Médias, philosophe et réalisateur marocain, Claire Foulquier gazagnes, conseillère du PDG de IA Collaborative, The Omidyar Group, Coraline Bardinat, fondatrice de Ellipse Communications, Docteur Imane Kendili, PDG de African Global Health, AHM, psychiatre et auteure, Stéphane Gompertz, ambassadeur de la République française, Noah Sobe, chef de section à l’Unesco, et Jean-Claude Beaujour, VP du cercle France-Amériques. Comme on peut le noter, c’est un panel de très haut niveau qui a fait le tour de ce qui se fait de mieux en termes de réflexion sur l’avenir de l’humanité face aux progrès immenses des intelligences dites artificielles et des technologies du futur.
Il faut ici noter que pour la première fois dans l’histoire de ce think tank, l’Afrique et le monde arabe sont représentés par deux figures majeures de la pensée dans le continent, Docteur Imane Kendili, à qui l’on doit deux conférences mondiales sur la réduction des risques organisées au Maroc (avec la préparation de la troisième édition en 2025) et le penseur Abdelhak Najib, philosophe et réalisateur, à qui l’on doit une œuvre importante de plus de 100 titres et plus de 500 émissions de télévision, sur des questions très actuelles : l’avenir de l’humanité, les libertés individuelles, la culture comme remède aux maux des sociétés modernes, la pensée libre pour faire face aux totalitarismes de tous bords, y compris celui desdites intelligences. Durant les discussions qui ont eu lieu, chaque intervenant a donné son point de vue sur ce qu’il pense de l’intelligence artificielle et du monde de demain. Ana. C. Rold, la cheffe d’orchestre et modératrice ainsi que Shane Szarkowski ont posé le menu des différentes analyses sur le rôle de plus en plus puissant de l’IA, sur les différences de perception de l’IA, dans les différentes régions du monde et sur les risques que les nouvelles technologies peuvent représenter pour l’humanité.
Pour Joël Ruet, les choses sont claires: «il faut suivre ces avancées avec beaucoup de vigilance et surtout veiller à ce que l’IA ne supplante pas le rôle joué par les humains». Un point de vue partagé par Mario Vasilescu, qui a insisté sur le rôle de « la lecture et de la culture pour préserver aux humains leur pleine liberté face à l’hégémonie de plus en plus grandissante de l’intelligence artificielle».
Pour Ayisha Piotti, «le plus important est de veiller à résorber le gap qui se crée dans les différentes régions du monde dans les approches multiples face à l’intelligence artificielle. Dans ce sens qu’il faut que toutes les régions du monde soient au même diapason pour avancer ensemble vers des objectifs humains communs». De son côté, docteur Imane Kendili a mis le doigt sur «les différents risques et dangers représentés par les intelligences artificielles en termes de sécurité pour les enfants face aux dérives des univers digitaux, pornographie, pédophilie, violences de tous genres, crimes, impacts psychologiques profonds, dans un monde où les garde-fous tombent les uns après les autres».
Un point de vue souligné par le philosophe marocain, Abdelhak Najib, qui a précisé «que l’on a d’abord besoin des intelligences tout court avant de parler des intelligences artificielles dans un monde où les technologies avancent à des vitesses très variables, entre pays très développés et des régions entières dont les taux d’analphabétisme sont effarants. Comment concilier IA et analphabétisme? Comment utiliser à bon escient la IA en Afrique, en Amérique latine, dans le monde arabe, dans plusieurs régions asiatiques qui font face à de grandes failles technologiques ? Comment éviter pour ces pays d’être des suiveurs aveugles d’une IA qu’ils ne comprennent pas assez ou pas du tout pour pouvoir la maîtriser ?». Des interrogations très profondes qui ont posé les jalons d’un nouveau round de discussions à New York, en septembre 2025, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.
DNES à Paris Mohamed Hattab