La mauvaise orientation scolaire au lycée figure parmi les principales erreurs de parcours.
Décalage : Chaque année, près de 50 % des étudiants regrettent leur choix d’orientation post-bac, et un grand nombre d’entre eux se retrouvent rapidement en situation d’insatisfaction ou de réorientation. Les raisons de ce phénomène sont multiples.
C’est le diplôme le plus populaire dans le monde. Oui, le Baccalauréat peut être considéré comme un moment décisif dans la vie puisqu’il conduit à un changement fondamental de statut : celui d’élève vers celui d’étudiant. C’est là que s’ouvrent les portes d’un parcours de type nouveau connu sous la mention : enseignement supérieur. Un système très complexe de par ses exigences et ses réalités et qui rompt, dans son organisation comme dans son mode de fonctionnement, avec la structure un peu « stable » des cycles qui le précèdent.
D’abord il faut reconnaître que la mauvaise orientation scolaire au lycée figure parmi les principales erreurs de parcours. Le processus d’orientation post-bac peut être stressant, d’autant plus que l’année de terminale passe vite. Choisir rapidement ses études sans avoir bien exploré toutes les options disponibles peut entraîner bien des regrets.
Environ 60% des étudiants marocains de cycle licence abandonnent leur cursus sans obtenir aucun diplôme, à cause, entre autres, d’une mauvaise orientation. Selon les experts il y a aussi le manque d’informations sur les branches étudiées ou le diplôme choisi qui fait perdre la boussole aux jeunes bacheliers. C’est un réel problème qui préoccupe autant les élèves que leurs familles. Certains consultants spécialisés trouvent que « le problème de l’orientation post-bac au Maroc persiste en partie à cause d’un manque d’infrastructures adéquates et de ressources humaines spécialisées », arguant que les conseillers en orientation sont souvent en nombre insuffisant, et leur formation ne correspond pas toujours aux besoins actuels du marché du travail.
D’autres préconisent que « le système éducatif marocain est souvent critiqué pour son manque de flexibilité et son orientation théorique plutôt que pratique ». Autrement dit, les programmes scolaires sont parfois déconnectés des réalités du marché du travail et des attentes des étudiants, ce qui crée un décalage et complique l’identification des parcours adaptés aux intérêts et compétences des bacheliers.
Il existe bien entendu d’autres facteurs à l’origine du problème, comme la faiblesse de l’information et de la communication qui a tendance à «borner» les étudiants sur leurs voies d’orientation. C’est-à-dire que ni les élèves ni leurs familles ne disposent ne serait-ce que d’un minimum d’informations précises et mises à jour sur les différentes filières, ainsi que les perspectives professionnelles qu’elles offrent. Des professionnels insistent sur la nécessité de plateformes d’information qui soient à la fois centralisées et accessibles aux étudiants. Et au lieu que les choix d’orientation soient opérés par défaut, parfois au hasard, sous la pression sociale, ils devraient avant tout reposer sur les centres d’intérêts et les capacités des élèves. Car la triste réalité c’est que les choix de carrière des bacheliers marocains sont souvent influencés, voire forcés, par les attentes familiales et sociales, ce qui peut limiter l’exploration des intérêts individuels des étudiants. Ils sont nombreux ceux qui ont été meilleurs de leurs classes à l’époque et ont fini par être exclus de leurs écoles sup après avoir passé 1 ou 2 ans ! Et c’est toujours dû à leurs mauvais choix. La plupart des élèves n’arrivent pas à faire des choix judicieux et réalistes, et la vraie problématique c’est bel et bien le manque d’informations et l’absence d’orientation dont souffre le système éducatif marocain.
Une orientation réussie est avant tout celle qui correspond à ses passions et à ses projets futurs
Après avoir réussir leur bac, les élèves ne savent plus où aller, plusieurs étudiants se lancent dans des projets d’études inadéquats et empruntent ainsi la mauvaise voie. Le choix de l’orientation après le bac n’est donc pas une affaire de dernière minute. Les spécialistes s’accordent à dire qu’un choix mûrement réfléchi doit se faire tout au long des années du secondaire. Les raisons de ce phénomène sont multiples. A côté de la pression sociale, on trouve le manque de clarté sur les débouchés, un décalage entre les attentes et la réalité, etc. Beaucoup d’élèves et leurs familles se laissent également influencer par la réputation d’un établissement. Mais cette réputation ne garantit pourtant pas toujours une expérience académique satisfaisante. Ce qui compte aussi, c’est que la formation réponde aux attentes et au profil de l’élève.
Alors comment parvenir à remédier à ce problème récurrent et limiter ainsi les erreurs de parcours et éviter les regrets ? Certains pédagogues parlent de la mise en place impérative d’une stratégie nationale intégrée qui doit inclure en premier lieu de former des conseillers en orientation et de multiplier leur nombre dans l’ensemble des établissements scolaires. Sans oublier de mettre en œuvre l’utilisation de l’outil numérique afin de pouvoir rendre l’information disponible. Car le développement de plateformes numériques et interactives pourrait fournir aux étudiants des informations actualisées sur les filières ainsi que sur les métiers. Autre suggestion de spécialiste, l’Etat doit établir des centres d’orientation régionaux, travaillant en étroite collaboration avec les écoles, les universités et les entreprises pour pouvoir offrir aux étudiants des services d’orientation complets. C’est ainsi que l’on pourrait permettre à nos jeunes bacheliers d’opérer des choix éducatifs et professionnels éclairés tout en contribuant de manière optimale à l’économie nationale. Et pourquoi pas allouer des fonds spécifiques au développement des services d’orientation au sein des écoles et des universités ? On pourrait par exemple offrir des incitations fiscales aux entreprises participant activement à des programmes d’orientation et de formation des jeunes.
Certes, les jeunes ont le droit de rêver, sauf qu’il faut être réaliste et intelligent. Le jeune doit savoir choisir sa formation selon ses capacités et ses points forts, selon ses désirs et intérêts. Il faudrait s’informer auprès de ses professeurs et l’élève doit demander leurs avis sur ses choix, ses ambitions… Les professeurs ont l’avantage de connaître leurs élèves, de mieux cerner leurs capacités et leurs atouts, ils sauront certainement les alimenter en informations de première main. Et pourquoi ne pas prendre contact avec les anciens étudiants du même lycée ? Ils sont déjà passés par là et maîtrisent mieux que quiconque les difficultés auxquelles le candidat va faire face pour mieux s’orienter. Il est donc essentiel de prendre le temps de réfléchir à ses propres intérêts, à ses compétences et à ses ambitions. Une orientation réussie est avant tout celle qui correspond à ses passions et à ses projets futurs.
Un gros risque de parcours
Vision prospective. Beaucoup d’étudiants cherchent toujours leur voie. Ils se demandent sans cesse : comment aborder les études à l’université ; où trouver un emploi décent à la fin de sa formation? L’après-bac s’adresse au nouveau bachelier mais aussi à l’étudiant du premier ou du second cycle, en quête d’une orientation. Le choix est, du reste, un principe de vie pas facile à opérer. Il requiert délicatesse et attention mais aussi et surtout une vision prospective des choses. Savoir choisir c’est être en mesure de construire un projet ; pas n’importe lequel mais un projet personnel et professionnel. C’est cet exercice qui, à première vue, semble facile qui pose d’énormes difficultés aux jeunes. Durant toute leur scolarité, ils sont très peu à s’intéresser à leur orientation encore moins à la construction de leur projet d’étude. Ils sont très rares à demander conseil au bon moment et aux bonnes personnes (les spécialistes en orientation). Le plus souvent, c’est après, et après seulement qu’ils découvrent avec surprise et regrets les centres d’orientation scolaire et professionnelle. Un gros risque de parcours.













