Compétition enrichissante

« Dans dix ans, l’aéronautique au Maroc dépassera l’automobile ».

Il ne s’agit pas d’un pronostic hasardeux ni de projections théoriques d’un cabinet d’analystes, mais bien d’une ambition clairement exprimée par un opérateur majeur de l’industrie aéronautique nationale. Le secteur arrivera-t-il à relever un tel défi ? L’avenir nous le dira certainement. Et pourtant, le plus important n’est pas de savoir si, dans dix ans, cet objectif sera exactement atteint ou simplement approché.

Ce qui compte plus que tout, c’est ce que cette ambition révèle : un état d’esprit.
Car ce qui se défile derrière ces mots, c’est l’émergence d’une véritable culture de la compétition, un moteur de transformation économique et sociale. Cette dynamique dépasse la stricte rivalité entre secteurs — ici l’aéronautique face à l’automobile — pour s’étendre à l’ensemble des acteurs économiques, à travers tous les territoires. Chaque région, chaque zone industrielle, chaque écosystème est invité à se réinventer, à rivaliser d’ingéniosité pour attirer les meilleurs projets et capter les investisseurs les plus stratégiques.

Dans cette logique d’émulation, des initiatives novatrices peuvent éclore, des talents peuvent se révéler, des alliances inédites peuvent se nouer. La compétition, lorsqu’elle est saine et bien encadrée, devient un formidable levier de développement, elle pousse chacun à se dépasser, à viser plus haut, à sortir des sentiers battus. Elle stimule non seulement l’innovation technologique, mais aussi l’innovation territoriale et sociale, en distribuant les opportunités à travers le pays et en réduisant les disparités régionales.

Au fond, peu importe que l’aéronautique dépasse ou non l’automobile en chiffre d’affaires ou en emplois créés d’ici dix ans. L’essentiel est que cette ambition collective et cet esprit de concurrence continuent d’irriguer l’économie nationale et de rehausser ses standards. Car c’est en nourrissant cette culture de l’excellence que le Maroc, dans l’aéronautique comme ailleurs, pourra viser non pas seulement à dépasser un autre secteur, mais à se dépasser lui-même.