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Le futur terminal GNL et gazoducs : pari sur le PPP

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Tracé, financement, interconnexion, flux bidirectionnels, exploitation et concessions… des détails techniques inédits sur le projet

Energie. Le projet de terminal GNL (Gaz naturel liquéfié) et le réseau de gazoducs prennent forme avec l’annonce de détails techniques stratégiques supplémentaires concernant le projet. Eclairages.

Le compte à rebours commence pour la date limite de soumission des candidatures pour l’AMI (appel à manifestation d’intérêt) lancé par le Maroc concernant le terminal GNL et de gazoducs. A l’occasion de la tenue de la 16ème édition de la Conférence de l’énergie en avril 2025, les responsables avaient annoncé le lancement de l’appel à manifestation d’intérêt relatif au développement d’infrastructures gazières nationales pour la mise en place d’un premier terminal GNL au port de Nador West Med, ainsi que la réalisation d’un réseau de gazoducs pour la connexion avec le Gazoduc Maghreb Europe et l’alimentation des centrales actuelles et futures de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable et des zones industrielles de Kénitra et Mohammedia.

Ces tronçons seront reliés à terme aux futurs terminaux GNL sur l’Atlantique et au Gazoduc Afrique Atlantique en cours de développement via le port de Dakhla. Le lancement de cet appel à manifestation d’intérêt destiné aux opérateurs professionnels nationaux et internationaux intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route des infrastructures gazières durables, qui comprend les étapes essentielles du programme de création des infrastructures intégrées et nécessaires pour accélérer le développement du marché du gaz naturel. La date limite des candidatures avait été fixée au 23 juillet, soit dans moins d’une semaine exactement. En attendant, un nouveau document dévoilé offre plus de détails aux candidats intéressés.

Les responsables expliquent ainsi que «le développement des différentes composantes du projet se fera de manière concertée et intégrée entre les différentes entités du secteur public légalement compétentes pour leur développement. Plus précisément et tel qu’initialement structuré :
1. L’Etat, représenté notamment par le ministère de la transition énergétique et du développement durable, sera la partie co-contractante au titre de la composante Gazoducs ;

2. La société Nador West Med, en sa qualité de concessionnaire de gestion du port de Nador West Med, sera l’entité chargée du développement d’infrastructures portuaires nécessaires au développement du projet (jetées, brise-lames, etc.)». Il convient cependant de préciser que, selon la structuration finale retenue pour chacune des composantes, au regard notamment du projet de loi n°67-24 (relatif à l’importation, l’exportation, le stockage, le transport, la distribution et la fourniture de gaz naturel), le Gestionnaire du réseau de transport sera impliqué.

L’ONEE aura vocation à être, dans un premier temps, l’utilisateur principal de la composante Terminal GNL et de la composante Gazoduc. (D.R)

Modèle EPC+F, c’est niet pour le moment !
Les échanges entre les responsables marocains et les candidats intéressés portent sur les modèles de la réalisation et le financement du projet. Le débat se concentre sur un modèle en particulier, en l’occurrence le modèle EPC+F. Il s’agit d’une solution de financement et de réalisation de projets qui offre une solution intégrée pour les projets complexes, en particulier dans le secteur de l’énergie, en combinant les aspects techniques et financiers. «A ce stade, le modèle EPC+F n’a pas été envisagé. Des modèles fondés sur des schémas concessifs ou de contrats de partenariats public-privé sont à considérer plus spécifiquement au regard de la structuration initialement projetée pour le développement des composantes, pour optimiser le financement», précise la même source expliquant. qu’«il n’est pas envisagé de solution EPC+F à ce stade».

Au sujet du FSRU, ou Unité flottante de stockage et de regazéification, un navire qui stocke et regazéifie le gaz naturel liquéfié (GNL), les responsables indiquent qu’une expérience en exploitation de FSRU est importante pour la composante Terminal GNL, sachant qu’il est possible aux soumissionnaires de former un consortium avec d’autres opérateurs possédant cette expérience.

Contrat PPP
Par ailleurs, le document indique que la structuration actuellement envisagée prévoit que la composante Gazoducs soit réalisée dans le cadre d’un contrat de PPP (partenariat public-privé) soumis aux dispositions de la loi n°86-12. «Le choix du modèle PPP permet d’optimiser l’efficacité des ressources publiques tout en attirant des investissements privés», explique-t-on. Concernant l’exploitation, le partenaire privé est tenu de garantir un niveau de service optimal, d’assurer la maintenance et la durabilité de l’infrastructure, tout en assumant les risques opérationnels. En matière de financement, le PPP visera à mobiliser des capitaux privés avec une répartition des risques financiers clairement définie (dépassements de coûts, fluctuations de revenus, etc.).

L’ONEE aura vocation à être, dans un premier temps, l’utilisateur principal de la composante Terminal GNL et de la composante Gazoduc. Il convient cependant de préciser qu’au regard notamment du projet de loi n°67-24, un agrégateur sera impliqué et devenir l’usager de ces installations. Sur le plan technique, les responsables marocains affirment que les segments de Gazoduc ont vocation à être interconnectés au Gazoduc Maghreb-Europe (GME), permettant des flux bidirectionnels. Dans l’attente de la structuration finale de la composante Gazoducs, il est anticipé que, le cas échéant, des accords d’interconnexion/interopérabilité soient conclus entre les gestionnaires de ces différentes infrastructures.

Le tracé du Gazoduc NWM-GME est prévu pour suivre le corridor de l’autoroute Nador-Guercif, actuellement en construction par ADM (Autoroutes du Maroc). Sur un plan purement technique, le diamètre minimal requis pour les Gazoducs est de 36 pouces, afin de répondre à une capacité nominale de 5,1 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an et une capacité de pointe de 7,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Les Gazoducs seront souterrains et conçus pour permettre des flux bidirectionnels. Deux embranchements secondaires pour connecter les villes de Kénitra et Mohammedia sont prévus.

S’agissant des risques environnementaux, les responsables disent que les études techniques prennent en compte les risques environnementaux, notamment la biodiversité et les impacts liés à l’acquisition de terrains. A noter enfin qu’il ne sera pas possible de proroger le délai de soumission des réponses à l’AMI. Le lancement du RFQ (Request for Quotation ou demande de devis) est prévu pour le troisième trimestre 2025, et toutes les parties intéressées auront la possibilité d’y participer, sans obligation préalable d’avoir répondu à l’AMI.

Infrastructures gazières

AMI. Le lancement de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) relatif au développement d’infrastructures gazières nationales a été lancé en avril. Il est relatif au développement d’infrastructures gazières nationales pour la mise en place d’un premier terminal GNL au port de Nador West Med, la réalisation d’un réseau de gazoducs pour la connexion avec le GME et l’alimentation des centrales actuelles et futures de l’ONEE et des zones industrielles jusqu’à Kénitra et Mohammedia, indique un communiqué du ministère de la transition énergétique et du développement durable. Ces tronçons seront reliés à terme aux futurs terminaux GNL sur l’Atlantique et au Gazoduc Afrique Atlantique en cours de développement via le port de Dakhla. Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’une vision globale pour le développement du secteur du gaz naturel au Maroc, pilier essentiel dans le mix énergétique de l’avenir, en raison de sa flexibilité qui permet d’accompagner l’intégration intensive des énergies renouvelables, notamment à travers des projets de cycles ouverts ou combinés utilisant le gaz naturel. Cela contribuera à renforcer la souveraineté énergétique et à réduire les émissions de gaz carbonique du secteur électrique, tout en diminuant l’empreinte carbone des activités industrielles nationales, afin d’établir un système économique national compétitif dans le contexte des mesures fiscales sur la neutralité carbone que les pays du monde envisagent d’adopter. Le lancement de cet appel à manifestation d’intérêt intervient également dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route des infrastructures gazières durables, qui comprend les étapes essentielles d’un programme de création des infrastructures intégrées et nécessaires pour accélérer le développement du marché du gaz naturel.

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