La mise en marche du groupement sanitaire régional pilote dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima offre l’opportunité de tester, grandeur nature, le nouveau modèle de gouvernance sanitaire et, surtout, de le réajuster avant sa généralisation à l’échelle nationale.
Cette approche territorialisée du système de santé devrait améliorer la coordination entre les différents acteurs locaux pour, in fine, rehausser la qualité des soins et en faciliter l’accès pour les citoyens.
Ce modèle, fondé sur une refonte profonde de l’architecture des services publics, des administrations et des institutions, vise à adapter l’action publique aux spécificités de chaque territoire. Il représente sans doute l’une des incarnations les plus concrètes de la régionalisation avancée et de la gestion décentralisée que le Maroc poursuit depuis plusieurs années.
Mais cette décentralisation ne se réduit pas à un simple transfert de pouvoirs, de prérogatives et d’attributions. Elle exige également que les gestionnaires territoriaux – responsables publics comme élus – assimilent pleinement les responsabilités qui leur incombent et comprennent avec précision le nouveau périmètre de leurs missions. Il s’agit non seulement de concevoir et de piloter des projets et plans de développement ambitieux, mais aussi – et surtout -de faire face, avec efficacité et empathie, aux difficultés quotidiennes des citoyens. On ne peut pas vouloir l’un sans assumer l’autre. L’aveu d’impuissance ne peut en aucun cas être invoqué de la part d’un élu pour s’affranchir de ses engagements.
En définitive, ce modèle ne réussira que si la compétence, la responsabilité et la proximité deviennent les maîtres mots de l’action publique sur le terrain. Car la véritable réussite d’une régionalisation n’est pas seulement de rapprocher l’administration du citoyen, mais aussi – et surtout – de rapprocher le citoyen de la confiance en son administration.














