Une soirée hommage lui a été récemment réservée à Casablanca
Elles sont rares, les occasions où l’on peut voir se succéder au même pupitre et devant un même auditoire des orateurs de profils très diversifiés et venant d’univers totalement différents. Pourtant en ce début de soirée du 11 juillet, des médecins, des universitaires, des politiciens, des artistes et des humoristes se sont donnés rendez-vous dans l’amphithéâtre du centre culturel Anfa à Casablanca pour célébrer un confrère, un professeur, un collègue, un ami, un camarade de militantisme partisan…C’est que celui à qui l’on rendait hommage ce soir, en l’occurrence Najib Zerouali, est tout simplement le personnage multi casquettes par excellence. Il est capable de basculer du cours magistral sur l’anatomie humaine, dans l’amphithéâtre d’une faculté de médecine, à la conférence sur le choc des civilisation et dialogue des cultures en passant par le discours partisan et politique, l’activisme du fin diplomate ou encore le plaidoyer de l’acteur associatif…
Initialement médecin-chirurgien de son état, Najib Zerouali a viré très jeune vers le mode d’action total, pluriel voire sans limites.
Et la diversité du panel d’orateurs venus témoigner ce soir au pupitre n’est qu’à l’image du parcours atypique et de l’expérience humaine exubérante du Pr. Zerouali. Présidents d’université, doyens de facultés, présidents de sociétés savantes médicales, professeurs de médecine, anciens ministres ont tenu tous à rendre hommage à Najib Zerouali en racontant chacun selon la période et le contexte où il a eu à le côtoyer de près. Et ces contextes sont tellement nombreux que retracer de manière résumée, précise et chronologique le parcours de Najib Zerouali n’est pas un exercice de tout repos.
La preuve. Sa carrière d’origine, médicale, débute en 1979. Fraîchement diplômé de la faculté de médecine de Rabat et après un certificat de chirurgie générale obtenu à Nancy en 1979, il est alors maître-assistant de chirurgie à la faculté de médecine de Casablanca puis deviendra très rapidement, en 1985, professeur agrégé de chirurgie puis chef du laboratoire d’anatomie en 1986. Il ne va pas attendre longtemps avant prendre les rênes de la faculté de médecine de Casablanca dont il devient doyen en 1992. Entre temps, parmi ses innombrables autres activités parallèles figurait aussi…la politique. La combinaison des deux univers va mener Najib Zerouali vers une toute autre voie puisqu’en 1998, il a un rendez-vous avec l’histoire en faisant partie du premier gouvernement d’alternance, de feu Abderrahmane El Youssoufi, en tant que ministre de l’enseignement supérieur. Il sera reconduit dans ses fonctions en 2000 puis en, en 2002, il sera retenu par le nouveau premier ministre Driss Jettou, pour prendre en charge la lourde tâche de la modernisation de la fonction publique. En médecin et chirurgien reconnu qu’il est, il avait là l’occasion de diagnostiquer et de disséquer une administration qui n’était pas au top de sa forme.
Quelques années plus tard, au gré de l’évolution du pays et du champs politique et partisan, Najib Zerouali se verra confier une mission d’un type nouveau mais pour laquelle, beaucoup subodoraient qu’il était presque nativement prédestiné : la diplomatie. En 2006, il est dépêché à Tunis en tant qu’ambassadeur et il le restera jusqu’en 2013. De retour au Maroc, il reviendra volontiers à ses vocations d’origine à savoir la médecine, l’enseignement et, accessoirement à ses heures perdues, il multipliera les actions et les conférences avec toujours le même goût pour l’exubérance intellectuelle et thématique.
D’ailleurs, la soirée d’hommage vairée qui lui a été réservée en marge d’un festival artistique dédié à l’humour, est à l’image de ce personnage qui, même dans les situations les plus délicates, les moments solennels et en discutant des sujets sérieux, trouvera toujours le temps de lancer une blague ou une boutade pour détendre l’atmosphère…













