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Déploiement d’un Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 : Eau, le Maroc sécurise ses besoins

© D.R

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a inauguré le 8 février à Dakhla une barge de désalinisation d’eau de mer capable de transporter l’eau traitée dans les villages côtièrs peu accessibles. 

Ressources hydriques : Face aux défis climatiques, le Maroc sous la conduite de SM le Roi agit avec célérité pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation. Eclairages.

Les changements climatiques se traduisent par une forte pression sur les ressources en eau à travers le monde. Le Maroc ne déroge pas à la règle. Une situation qui a poussé le Royaume à agir. Ainsi, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait présidé début 2024, au Palais Royal de Rabat, une séance de travail consacrée à la problématique de l’eau. Cette réunion s’inscrit dans le cadre du suivi continu et de la Haute sollicitude qu’accorde Sa Majesté le Roi à cette question stratégique, particulièrement dans le contexte actuel marqué par un déficit notable en termes de précipitations et une très forte pression sur les ressources hydriques à travers les régions du Royaume. Grâce aux actions déjà engagées suite aux Hautes Orientations Royales, notamment dans le cadre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, plusieurs provinces et régions ont pu être convenablement approvisionnées ces dernières années en eau potable. C’est le cas, en particulier, de la réalisation de l’interconnexion des bassins de Sebou et Bouregreg et de la mise en service des stations de dessalement d’Agadir et de Safi/Jorf Lasfar. Le plan d’action d’urgence présenté devant le Souverain, et décliné au niveau des différents systèmes hydrauliques du Royaume, prévoit une diversité de mesures comprenant, à court terme, la mobilisation optimale des ressources au niveau des barrages, des forages et des stations de dessalement existantes, la réalisation d’équipements urgents d’adduction et d’approvisionnement de l’eau, et là où la situation l’exige des mesures éventuelles de restriction de l’eau d’irrigation ou des débits de distribution. Parallèlement, et conformément aux Hautes Orientations Royales, il sera procédé à l’accélération des chantiers programmés ayant un impact à moyen terme, en particulier les barrages en cours d’exécution, l’interconnexion entre les bassins du Sebou, du Bouregreg et d’Oum Rbia, le programme national des stations de dessalement de l’eau de mer, le programme de réutilisation des eaux usées épurées, le programme de l’économie de l’eau au niveau des réseaux d’adduction et de distribution de l’eau potable et d’irrigation. Sa Majesté le Roi a exhorté les départements et organismes concernés à redoubler de vigilance et d’effort pour relever le défi de la sécurité hydrique et assurer l’approvisionnement en eau potable à l’échelle de toutes les localités du Royaume. A cet égard, le Souverain a invité le gouvernement à instaurer une communication transparente et régulière en direction des citoyens sur les évolutions de la situation hydrique et sur le plan des mesures d’urgence qui seront mises en œuvre, tout en renforçant la sensibilisation du grand public à l’économie de l’eau et à la lutte contre toutes les formes de gaspillage ou d’usages irresponsables de cette matière vitale.

Etat des lieux

Il faut préciser qu’une réunion du comité de pilotage du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 (PNAEPI 20-27) a eu lieu au début de ce mois de juillet. Cette réunion qui s’inscrit dans le cadre du suivi permanent de cette question stratégique, a permis de faire le point sur l’avancement de la mise en œuvre des différentes composantes du programme, ainsi que sur les mesures d’urgence prises en vue de garantir l’approvisionnement en eau potable et d’alléger le déficit en eaux d’irrigation, en application des Hautes Directives Royales. Au début de cette réunion, les membres du comité de pilotage ont suivi une présentation sur la situation de la retenue des barrages au cours de la période allant de septembre 2024 au 7 juillet 2025, qui s’élève actuellement à environ 4,3 milliards de m3, ce qui correspond à un taux de remplissage de 37,4 %. Le comité a relevé, qu’en dépit de l’amélioration de la situation hydrique, il y a lieu de faire preuve de davantage de prudence et de renforcer la prise de conscience quant à l’importance de l’utilisation rationnelle de l’eau, particulièrement au cours de la période estivale qui connaît une pression accrue sur les ressources en eau, et ce, à travers l’organisation de campagnes de sensibilisation et le suivi des mesures d’urgence destinées à assurer l’approvisionnement continu en eau potable, notamment dans le milieu rural. La réunion a permis de faire le point sur l’état d’avancement global de la mise en œuvre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 par les départements ministériels et établissements publics concernés. Il s’agit notamment de la réalisation de deux projets d’interconnexion, le premier reliant les deux bassins hydrauliques de Sebou et Bouregreg et le deuxième reliant les deux barrages Dar Khrofa et Oued Makhazine. Il s’agit également de la mise en eau de 8 grands barrages entre 2021 et 2025, de l’accélération des projets de dessalement de l’eau de mer dans le but de porter la capacité de production en eaux dessalées à plus de 1,7 milliard de m3 à l’horizon 2030, et du renforcement de l’approvisionnement du monde rural en eau potable et de la réutilisation des eaux usées traitées à des fins d’irrigation. La réunion a par ailleurs été l’occasion de procéder à un réajustement du programme des petits barrages et à la programmation et réajustement de projets de grands et moyens barrages dans les zones à forte pluviométrie.
Le Chef du gouvernement a appelé les différents intervenants à poursuivre leur implication et leur mobilisation pour la mise en œuvre optimale et efficiente de ce programme, conformément à l’échéancier arrêté, en application des Hautes Directives Royales. Il a également mis l’accent sur la nécessité d’œuvrer pour assurer l’harmonie requise entre la politique hydrique et la politique agricole.