Quand la drogue dévore l’innocence

Drogue et pédophilie»
Dans un immeuble d’un quartier casablancais, se cachait un homme au passé criminel dealer de drogue et prédateur sexuel. Pendant des mois, il a attiré des enfants vulnérables dans son appartement pour abuser d’eux, jusqu’au jour où l’horreur a éclaté au grand jour.

Dans une ruelle étroite du quartier Al Azhar, à Sidi Bernoussi, Casablanca, les cris étouffés d’enfants résonnaient parfois au milieu du vacarme ordinaire. Mais nul ne se doutait vraiment de ce qui se passait derrière la porte fermée d’un appartement situé au troisième étage d’un immeuble de ce quartier. C’est là que vivait seul un jeune homme de trente-huit ans, connu des services de la Sûreté nationale pour trafic de drogue.

Pourtant, ce n’était que la surface d’un mal bien plus profond. Certes, ses voisins étaient au courant qu’il est trafiquant de drogue, que des adolescents à l’air fatigué et hagard qui entraient et sortaient chez lui à toute heure et sentaient l’odeur âcre de cannabis qui flottait souvent dans les escaliers. Mais, ils n’arrivaient pas à agir, ni intervenir, ni même alerter le Moqadem du quartier ou bien la police.

Ils se plongeaient dans un océan de silence. En effet, ce trentenaire était bien plus qu’un simple dealer. Dans l’ombre, il traquait les plus fragiles; des adolescents déjà happés par la drogue, des enfants sans domicile fixe. Il les attirait avec la promesse d’un moment d’oubli en fumant une cigarette roulée ou un verre d’alcoo. Une fois dans son appartement, il devenait un autre homme, un monstre. Son appartement n’était plus qu’un repaire : un lieu où la drogue circulait librement, et où la honte s’installait en silence. Là, il abusait des corps encore tendres, dévorait la candeur de ceux qui n’avaient rien demandé. Il savait comment les manipuler, comment leur imposer sa loi, comment dissimuler ses crimes derrière les murs sales de son appartement. Mais tout monstre laisse des traces. Dernièrement, dans un excès de violence, il a jeté un jeune garçon du haut de sa fenêtre, au troisième étage.

C’était trop. Les cris, les pleurs et l’agitation dans l’immeuble ont réveillé enfin le courage des voisins. Ils ont appelé la police. Lorsque les éléments de la police judiciaire relevant du district de la Sûreté de Sidi Bernoussi sont arrivés, l’homme était enragé. Il brandissait une bonbonne de gaz, hurlait, menaçait de tout faire sauter. Il fallait agir vite. Une équipe de négociateurs a tenté de le calmer pendant que d’autres se positionnaient pour l’intercepter. Finalement, dans un moment de distraction, ils l’ont maîtrisé. À l’intérieur de l’appartement, quatre adolescents ont été retrouvés drogués.

Le suspect avait déjà été condamné par le passé pour des faits similaires. Il avait même été incarcéré après avoir jeté une jeune fille par la fenêtre sans qu’elle perde sa vie. Mais trois mois de prison n’avaient rien changé en lui. À peine libéré, il avait repris son cycle de prédation pour retourner à la prison.