L’authenticité, force ou illusion sociale ?!

Mieux communiquer, mieux vivre…

Un concept, une option, un challenge, un outil, une tendance….
On entend beaucoup parler d’authenticité aujourd’hui. C’est devenu un mot à la mode, un label recherché, presque une injonction. Être soi-même, rester vrai, se montrer tel que l’on est. Dans un monde saturé de communications, d’images filtrées et de discours calibrés, l’authenticité est perçue comme une valeur rare, presque luxueuse.
Mais être authentique est-il toujours possible ?!
Et surtout, est-ce réellement un atout pour mieux s’imposer socialement et professionnellement ?!
L’authenticité : un concept qui séduit…
L’authenticité attire, car elle rassure. Dans les relations personnelles, nous aimons les gens «vrais», ceux qui parlent sans masque et qui dégagent une cohérence entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font. Dans l’entreprise, elle devient un levier managérial : un leader perçu comme authentique inspire la confiance, fédère ses équipes et crée un climat positif.
On pourrait donc croire que l’authenticité est une arme redoutable pour mieux communiquer et s’imposer dans le monde du travail. Pourtant, la réalité est plus complexe.
Mais, peut-on être authentique à 100% ?!
Être authentique, c’est se montrer sans fard, exprimer ses pensées, ses émotions, ses valeurs profondes. Mais peut-on réellement l’être en toutes circonstances ?! Et ce, à 100% ??
Nous jouons tous des rôles. Selon les contextes, nous adaptons notre discours, notre posture, notre langage. Un entretien d’embauche, une réunion avec un supérieur hiérarchique ou un dîner entre amis ne mobilisent pas la même version de nous-mêmes. Est-ce pour autant un manque d’authenticité ?! Pas forcément. C’est simplement de l’adaptation sociale, nécessaire à la vie en société.
L’authenticité absolue, sans filtre, peut même être risquée. Imaginez un manager qui dit toujours tout ce qu’il pense, même quand cela peut blesser, démotiver ou créer du conflit. L’authenticité brute peut vite devenir maladresse ou manque de tact.
Authenticité et paraître, ce serait une sorte de paradoxe moderne…
Nous vivons dans une société de l’image et de la consommation, où l’authenticité est elle-même devenue un produit. On vend du «naturel», du «vrai», du «sans filtre», mais souvent avec beaucoup de stratégie derrière. Sur les réseaux sociaux, l’authenticité est mise en scène, scénarisée. On se montre «tel qu’on est», mais avec l’angle parfait, la lumière qui flatte et les mots qui inspirent.
Ce paradoxe interroge : l’authenticité est-elle encore réelle ou n’est-elle qu’un style de communication parmi d’autres ?! Et si elle est mise en scène, est-elle toujours sincère ?!
Malgré ce paradoxe, l’authenticité reste un outil puissant de communication et d’influence. Dans un monde où le discours est souvent normé, calibré, répétitif, les personnalités qui osent montrer leur singularité, leurs valeurs et parfois même leurs vulnérabilités, captent l’attention et inspirent.
Être authentique au travail, c’est assumer ses idées, savoir dire non quand c’est nécessaire, exprimer ses émotions avec justesse et cohérence. C’est aussi oser montrer une part d’humanité dans des environnements parfois très normés. Cela crée une forme de respect et, paradoxalement, permet de mieux s’imposer socialement.
Il ne s’agit pas de tout dire, tout montrer, ni de se livrer sans filtre. L’authenticité n’est pas la transparence totale. C’est plutôt la capacité à rester aligné entre ses valeurs profondes et son comportement, tout en choisissant ce que l’on révèle en fonction des contextes.
Être authentique, c’est donc un équilibre :
• Être fidèle à soi-même : respecter ses valeurs, ses convictions, ses limites.
• Savoir s’adapter : ajuster sa communication sans se trahir, en fonction des codes et des attentes de son environnement.
• Choisir ce que l’on montre : dévoiler des parts de soi qui renforcent la confiance, sans perdre sa vie privée ni mettre en péril ses relations professionnelles.
On se le demande alors?? Peut-on s’imposer socialement grâce à l’authenticité ?! Nous sert telle vraiment !
Oui, si elle est bien utilisée. Une authenticité maîtrisée, assumée, inspire et donne une identité forte. Elle permet de se distinguer dans des environnements où beaucoup cherchent à plaire en se conformant. Les personnes perçues comme «vraies» attirent naturellement la confiance, et cette confiance est un levier d’influence puissant.
Attention cependant : mal dosée, l’authenticité peut isoler. Trop de vérité peut déranger. Trop de transparence peut fragiliser. Comme dans la communication, il s’agit d’un art subtil : trouver la bonne dose, au bon moment.
L’authenticité serait ainsi à mon sens et de par mon vécu et ma relation personnelle avec elle…Elle serait un chemin plus qu’un état…
Plutôt que de viser une authenticité totale, envisager l’authenticité comme un chemin, une démarche progressive…Il ne s’agit pas de tromper les autres, ou de fakes attitudes permises, le temps d’atteindre l’authenticité…Non, il s’agit moins de «tout dire» que de «rester vrai», c’est-à-dire de ne pas se perdre dans des rôles sociaux qui nous éloignent de nous-mêmes.
En réalité, être authentique, ce n’est pas refuser les compromis ou les adaptations sociales, mais savoir, au fond de soi, que l’on reste aligné avec ses valeurs et ses choix.
L’authenticité n’est pas une posture figée ni un absolu inaccessible. C’est une démarche vivante, faite d’ajustements, de choix et de cohérence intérieure. Elle ne consiste pas à dire tout ce que l’on pense, mais à dire ce qui est juste et aligné avec ce que l’on est.
Dans un monde où l’apparence occupe une place centrale, l’authenticité reste un repère. Bien utilisée, elle devient une force sociale et professionnelle, permettant non seulement de mieux communiquer, mais aussi de mieux vivre…