Aujourd’hui, 32 pays dans le monde sont enclavés, sans accès direct à la mer. La moitié d’entre eux, soit 16, se trouve en Afrique.
Et parmi ces 32 États, 16 figurent également sur la liste dite des pays les moins avancés (PMA) établie par les organisations internationales. L’enclavement, loin d’être un simple désavantage géographique, constitue un handicap majeur au développement, aggravant les obstacles économiques, logistiques et commerciaux que ces pays doivent affronter au quotidien.
Consciente de l’ampleur du défi, la communauté internationale – avec l’ONU en chef de file – a élevé la question de l’enclavement au rang de priorité mondiale. Elle l’a matérialisé par l’instauration d’une Journée internationale des pays sans littoral, célébrée chaque 6 août, et par l’organisation régulière de conférences internationales, dont la troisième édition se tient actuellement au Turkménistan (lire l’article en page 8).
Dans ce contexte, la présence active du Maroc à ce forum mondial ne relève en rien du hasard. Elle illustre une position désormais assumée : celle d’un pays engagé, non seulement dans le plaidoyer, mais surtout dans l’action concrète en faveur des nations enclavées, notamment celles du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Le Maroc, sous l’impulsion royale, porte deux initiatives structurantes : l’une visant à ouvrir l’accès à l’Atlantique pour les pays de la sous-région, l’autre à fédérer leurs efforts autour d’un projet intégré et durable.
Cet engagement stratégique, pensé à l’échelle continentale, confère au Royaume un rôle de chef de file naturel dans cette dynamique de solidarité. Il ne s’agit plus simplement d’appeler à plus d’équité ou de dénoncer les injustices géographiques : il s’agit d’agir, d’ouvrir des voies, au sens propre comme au figuré. Et de démontrer que la géographie peut certes imposer des limites, mais qu’elle ne saurait jamais être un destin irréversible. Elle pourrait même constituer un catalyseur de nouveaux schémas et modèles de coopération.














