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Immobilier : L’État met à jour ses indicateurs clés de suivi et d’analyse

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Afin de garantir une observation rigoureuse du secteur, un référentiel d’observation, de suivi et d’évaluation sera élaboré.

Pilotage : Le ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville entend doter le secteur immobilier marocain de leviers solides pour un pilotage plus efficace, fondé sur des données actualisées, transparentes et stratégiques. A cet effet, il cherche à se faire accompagner pour la mise à jour des données de plusieurs de ses systèmes stratégiques. Les détails.

Le ministère de l’aménagement du territoire national, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville travaille sur la refonte de ses principaux systèmes de suivie. «La maîtrise de l’information dans le domaine de l’habitat demeure indispensable pour la connaissance, l’analyse et le suivi du secteur pour l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies adéquates d’intervention en matière d’habitat. Dans ce sens, le ministère a mis en place l’Observatoire de l’habitat pour palier au manque de données et assurer le suivi des indicateurs ayant trait au secteur de l’habitat et de l’immobilier. Il constitue un outil d’aide à la prise de décision. Cet écosystème d’observation du secteur englobe l’Observatoire national de l’habitat, les Observatoires régionaux, préfectoraux/provinciaux de l’Habitat», précise le ministère. Ce projet concerne plusieurs aspects, à savoir la mise à jour du système de suivi des matériaux de construction (SSMC), l’actualisation du système de suivi des montants des loyers (SSL), la mise à jour du système de suivi du coût de la construction (SSCC), la mise en place d’un indice synthétique du secteur de l’immobilier et l’élaboration d’un référentiel d’observation, de suivi et d’évaluation du secteur de l’immobilier. Instauré en 1998, le SSMC collecte chaque année des données sur les prix des matériaux de construction.

Le panier initial, composé de 64 matériaux, a été révisé à 120 en 2005, année qui est devenue la nouvelle base de calcul des indices. En 2019, une nouvelle étude a permis d’ajuster le panier à 84 matériaux, restructurés selon leur rôle dans le processus de construction. Le système produit aujourd’hui des indices détaillés (par matériau, activité, corps de métier, etc.) qui permettent de suivre l’évolution des prix sur l’ensemble du territoire. Mis en place en 2001, le SSL vise à suivre de manière continue le marché locatif dans les grandes villes du Royaume. Il repose sur des enquêtes auprès d’agences immobilières, portant sur quatre types de logements (villa, appartement de standing, appartement économique, maison sur lot économique), chacun décliné en trois tailles. Les données recueillies permettent de produire des indices annuels sur les loyers et les charges, ventilés par typologie, taille et localisation. L’année de base pour les calculs reste fixée à 2001. Le SSCC a pour sa part été instauré en 2001 et révisé en 2005 puis en 2019. Il permet de mesurer le coût de construction des logements neufs à usage principal d’habitation. Depuis 2017, qui sert désormais de nouvelle année de base, ce système s’appuie sur des enquêtes auprès d’architectes, promoteurs, bureaux d’études, entreprises de construction et particuliers. Il fournit des indices au mètre carré par type et standing de logement (villa, appartement, maison moderne), aux niveaux national, régional et local.

Vers un indice synthétique du secteur immobilier

Le ministère s’attelle également à la mise en place d’un indice capable de refléter de manière globale l’état de santé du secteur immobilier. Une première tentative a mis en évidence certaines lacunes. Le ministère explique que la mesure de l’état de santé du secteur est généralement approchée à travers plusieurs indicateurs du secteur du BTP et des activités immobilières et se fait d’une façon aléatoire sans fondement de base. « Les avis divergent en ce qui concerne l’état de santé du secteur de l’immobilier au Maroc. Certains affirment que ce dernier ne souffre d’aucune anomalie et que l’activité du secteur est à son meilleur niveau, alors que d’autres prétendent qu’il est dans une crise depuis déjà quelques années. Dans ce cadre et constituant une première initiative au Maroc, le ministère a procédé à l’élaboration d’une première esquisse d’un indicateur composite permettant d’offrir une vision synthétique du secteur immobilier. Ce nouvel indice a présenté des lacunes et nécessite sa refonte pour qu’il synthétise les principaux indicateurs qui entrent en jeu dans l’évaluation du secteur et permet d’étudier les relations causales et les effets directs ou indirects de l’évolution des activités en relation avec le secteur », rapporte la même source. L’ambition est désormais de créer un indicateur robuste, combinant les principaux indices sectoriels, permettant d’étudier les dynamiques économiques, les corrélations et les impacts directs et indirects sur l’activité immobilière.

Vers un référentiel d’observation

Afin de garantir une observation rigoureuse du secteur, un référentiel d’observation, de suivi et d’évaluation sera élaboré. Il servira de base méthodologique pour l’ensemble du système d’information : collecte, traitement, analyse, diffusion, et circulation des données. L’objectif est de renforcer la cohérence, la comparabilité et la fiabilité des indicateurs produits. « Ce guide permettra de garantir la qualité, la cohérence et la fiabilité des données collectées, exploitées et synthétisées avant leur diffusion. Ce guide constitue un cadre de référence commun à utiliser par l’ensemble des observatoires du ministère aux niveaux national, régional et local afin d’unifier les concepts et définitions utilisées, de normaliser les procédures et d’harmoniser les méthodes de collecte et d’échanges de données. Ce référentiel est consacré aux principales notions et définitions admises sur le plan international, à l’égard des statistiques. Il traite aussi des méthodes de collecte et de traitement de données statistiques et présente aussi les méthodes employées pour présenter et analyser les statistiques. Il traite aussi la mise en place d’un système de veille tendancielle du secteur de l’immobilier », relève la même source notant que ce document comprend aussi les modèles des questionnaires utilisés pour recueillir régulièrement les statistiques auprès des diverses sources d’information. La veille tendancielle visera à anticiper les évolutions du marché, à évaluer son poids socio-économique et à produire des analyses prédictives des performances futures.