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Malgré les défis persistants au niveau de l’Afrique du Nord : L’entrepreneuriat féminin au Maroc affiche un fort potentiel

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En renforçant les capacités de ses associations de femmes entrepreneures, le Maroc peut consolider sa position de leader régional en matière d’inclusion économique des femmes.

Autonomisation des femmes : Une étude de la BAD et de Deloitte met en évidence les défis à surmonter pour soutenir l’entrepreneuriat féminin en Afrique, notamment le manque de financements et la faible structuration des associations. Dans ce contexte, le Maroc se positionne comme un acteur clé, avec un potentiel certain pour renforcer son rôle de leader en inclusion économique des femmes.

De par ses infrastructures avancées et son climat d’affaires favorable, le Maroc présente un potentiel considérable pour le développement de l’entrepreneuriat féminin. En renforçant les capacités de ses associations de femmes entrepreneures et en favorisant une meilleure coordination des acteurs de l’écosystème, le pays peut consolider sa position de leader régional en matière d’inclusion économique des femmes. C’est ce que l’on peut déduire d’une récente étude menée par la Banque africaine de développement et Deloitte Côte d’Ivoire en vue de cartographier les associations des femmes entrepreneures et d’identifier leurs besoins en renforcement de capacités dans 16 pays africains dont le Maroc. L’objectif étant de positionner ses structures comme leviers stratégiques capables d’accompagner efficacement les femmes entrepreneures dans l’accès au financement et l’amélioration de l’environnement des affaires. Fruit de l’analyse de 409 associations et 2.544 femmes entrepreneures, un rapport global vient d’être rendu public offrant un panorama détaillé des dynamiques, des obstacles et des opportunités qui façonnent l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin sur le continent.

Le Maroc se positionne comme un acteur significatif de cette cartographie, avec la participation de 100 PME marocaines dirigées par des femmes et 12 associations de femmes entrepreneures. Se référant à l’étude, le Maroc fait partie du cluster de l’Afrique du Nord. Cette région est caractérisée par un secteur associatif fragmenté, avec une forte proportion de petites structures relativement jeunes. Les associations de cette région sont fortement impactées par les défis financiers et le manque d’outils ou de technologies adéquats. Le taux d’échec des demandes de financement est d’environ 68,91 % dans ce cluster, une situation partagée avec l’Afrique de l’Ouest qui affiche le taux d’échec le plus élevé, soit 69%. Malgré les défis inhérents à la région, le Maroc se distingue par ses infrastructures technologiques et énergétiques. En effet, le Royaume bénéficie d’un accès généralisé à l’électricité et d’un taux de pénétration à Internet très élevé (89,9%).

Ces chiffres contrastent fortement avec la situation de plus de 10 pays de l’étude, où le taux d’accès à l’électricité est inférieur à 50% comme le Burundi (10,3%) ou le Tchad à (11,7%), et où la fracture numérique est encore très présente. Cette connectivité avancée, résultat d’investissements massifs, offre des opportunités précieuses pour les PME marocaines, notamment celles dirigées par des femmes, en facilitant l’accès aux ressources éducatives en ligne, aux marchés et à l’innovation numérique. Des initiatives innovantes sont menées au niveau local en vue de promouvoir l’entrepreneuriat féminin à l’instar de «SheLearn». Créée par l’Association des femmes chefs d’entreprise du Maroc (AFEM), cette plateforme de formation et de conseil gratuits en entrepreneuriat et management est destinée, particulièrement, aux micro et petites entreprises féminines au niveau national.

Il est à noter que les principaux constats relevés par la BAD confirment une structuration insuffisante de nombreuses associations au niveau du continent, limitant ainsi leur capacité à jouer pleinement leur rôle. On note également le manque de financements adaptés aux profils et besoins spécifiques des femmes entrepreneures ainsi qu’un accès limité aux espaces de décision publics sans oublier des lacunes en compétences entrepreneuriales chez les femmes cheffes d’entreprises. Pour répondre à ces enjeux, la BAD recommande la mise en œuvre d’un programme de renforcement des capacités destiné aux associations de femmes entrepreneures. Ce dispositif repose sur cinq piliers stratégiques, à savoir la structuration et gouvernance, l’accès au financement, le plaidoyer et influence politique, le renforcement des compétences entrepreneuriales et la consolidation de services d’accompagnement.

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