Plus de 1.000 dirigeants financiers africains et internationaux ainsi que des décideurs publics se réuniront les 3 et 4 novembre à Casablanca pour définir une nouvelle feuille de route claire en faveur de la souveraineté financière de l’Afrique lors de l’Africa Financial Summit 2025. Cet événement est porté par Jeune Afrique Media Group en partenariat avec l’IFC. Une conférence de presse a été tenue le 2 septembre à Casablanca pour dévoiler les thématiques et les enjeux de cette nouvelle édition.
Le Maroc renforce sa place comme une terre d’initiatives ambitieuses en matière de réforme et d’innovation du secteur financier africain. En effet, les 3 et 4 novembre prochain à Casablanca, sera organisé à Casablanca l’Africa Financial Summit (AFIS) 2025 dont les principaux axes ont été dévoilés lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le 2 septembre 2025. Cette rencontre a marqué ainsi le lancement de la nouvelle édition de ce rendez-vous africain d’envergure. Cet événement réunira, dans les prochaines semaines, les décideurs les plus influents du secteur financier africain autour des grands enjeux de transformation, d’inclusion et d’innovation. Il s’agit d’une plateforme d’échange et de réflexion qui rassemble chaque année plus de 1.000 leaders de l’industrie financière, regroupant des acteurs tels que des banquiers, assureurs, représentants de fintechs, opérateurs de marchés de capitaux et de mobile money, ainsi que des décideurs politiques et régulateurs venant d’Afrique et du monde entier. Cette édition est sous le thème «Notre capital notre puissance: Libérons la souveraineté financière de l’Afrique».
Positionnement stratégique
Le Maroc accueille pour la deuxième année consécutive l’Africa Financial Summit, affirmant ainsi son positionnement stratégique en tant que hub financier incontournable sur le continent africain. Lors de la conférence de presse annonçant le lancement de cet événement, Mohammed Tarik Bchir, directeur du Trésor et des finances extérieures du Maroc, a souligné l’engagement du Royaume en faveur du développement de l’Afrique et du renforcement des partenariats Sud-Sud. « Le Maroc est résolument tourné vers le service du développement du continent africain, comme en témoignent les réformes structurelles engagées ces dernières années sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste », a-t-il déclaré. Parmi ces initiatives phares, il a cité l’initiative royale visant à faciliter l’accès des pays du Sahel à l’océan Atlantique, en leur ouvrant l’accès aux infrastructures portuaires marocaines, une réponse directe au défi de l’enclavement de ces pays. Le responsable a également mis en avant les atouts qui confèrent au Maroc un rôle central dans la transformation financière du continent. En premier lieu, un système bancaire et assurantiel robuste, en pleine expansion à l’échelle africaine. Les trois principaux groupes bancaires marocains sont aujourd’hui implantés dans plus de 20 pays africains via 45 filiales. Ces filiales totalisent, à fin 2024, des actifs estimés à 397 milliards de dirhams (environ 40 milliards de dollars), tandis que l’activité de crédit a atteint 209,6 milliards de dirhams. Un autre pilier de cette dynamique est celui de la vitalité de la Bourse de Casablanca, aujourd’hui classée deuxième à l’échelle continentale. «Nous avons franchi un cap historique avec une capitalisation boursière dépassant les 1.000 milliards de dirhams», a souligné Mohammed Tarik Bchir.
L’expérience marocaine dans le financement des infrastructures
L’édition 2025 de l’AFIS mettra notamment l’accent sur les sources de financement des projets d’infrastructures, un enjeu crucial pour le développement africain. À ce propos, Olivier Noël, secrétaire général de l’AFIS, a mis l’accent sur l’expérience marocaine indiquant que le Maroc dispose d’une expérience assez unique, peut-être comparable uniquement à celle de l’Afrique du Sud, dans sa capacité à mobiliser son secteur bancaire pour le financement des infrastructures. «Le Maroc a une expérience assez unique, peut-être en dehors de l’Afrique du Sud, qui est d’avoir associé son secteur bancaire aux financements des projets d’infrastructure», relève-t-il. Il a également précisé que plusieurs exemples d’excellence marocaine seront présentés aux acteurs de la finance africaine durant cette édition, illustrant ainsi le rôle moteur du Royaume dans le développement économique du continent. Il faut dire qu’actuellement l’Afrique est confrontée à des contraintes grandissantes (barrières commerciales, endettement) mais surtout à des difficultés à mobiliser les financements nécessaires pour soutenir ses projets structurants. Energie, infrastructures, transformation numérique, certains des chantiers les plus ambitieux peinent à avancer, ralentis par des retards alarmants ou un déficit de ressources. Pourtant, l’Afrique a tout pour avancer à grands pas. Selon les organisateurs de cet événement, une réponse existe, à portée de main, à savoir mobiliser l’épargne africaine à travers des instruments, des réglementations et des partenariats capables de convertir le capital domestique en investissements de long terme, en croissance durable et en autonomie. Aujourd’hui estimé à plusieurs milliers de milliards de dollars, ce réservoir de capitaux demeure largement sous-exploité, voire parfois orienté hors d’Afrique. L’objectif étant de transformer cette richesse domestique en un levier d’investissement de long terme, à travers des instruments financiers adaptés, des réglementations incitatives et des partenariats stratégiques. Une telle dynamique permettrait non seulement de renforcer la résilience économique du continent, mais aussi de bâtir une croissance durable, portée par et pour les Africains.













