Dans les rues de la capitale économique, Casablanca, un prédateur silencieux a transformé son petit taxi en piège. Profitant de la vulnérabilité d’une jeune femme autiste, il l’a fait tomber dans ses filets durant des semaines.
Il se tenait derrière le volant du petit taxi rouge arpentant les boulevards, les avenues et les quartiers casablancais ; un chauffeur de taxi ordinaire, un de ces visages qui se fondent dans la foule. En arrivant, le matin d’il y a quelques mois, au quartier Sidi Othman, une jeune femme, d’une vingtenaire d’années, l’a hélé. Il a freiné, ouvert la portière et elle est montée à bord. Il a démarré vers la destination demandée par la cliente, à savoir son lieu de travail. Et une conversation s’est engagée entre eux. Elle lui a expliqué qu’elle est une personne autiste, qu’elle parcourt quotidiennement, sauf les week-ends, le même trajet, depuis le quartier Sidi Othman à destination de son lieu de travail et qu’elle n’arrive pas, tous les matins ou les soirs, à trouver un petit taxi. Et de lui proposer de se charger de la transporter deux fois par jour, aller et retour de son lieu de travail, contre une mensualité généreuse. Le chauffeur accepte sans la moindre hésitation. Ce trajet routinier leur permettait de se rencontrer deux fois par jour. Elle l’a trouvé ponctuel et poli. Seulement, il l’a surpris une fois par un compliment qu’il lui a adressé, puis une autre fois il a commencé à lui parler de son admiration et finalement il lui a fait part de son rêve de l’épouser.
Elle n’en croyait pas ses oreilles, elle qui est autiste, à qui la vie sociale est un labyrinthe souvent difficile à emprunter. Cet intérêt que lui accorde ce chauffeur de petit taxi serait-il une lumière qui va changer sa vie ? Est-il sincère ? Rien n’est sûr. Mais, elle lui répond avec la confiance absolue de ceux qui voient le monde sans filtre. Malheureusement, elle allait se retrouver dans les rouages d’une machine infernale et le piège s’est mis en place avec une diabolique lenteur. D’abord, il a organisé une rencontre avec une jeune femme qu’il a prétendu être sa sœur, avant de lui promettre une rencontre avec sa mère au foyer parental. Puis est venu le jour de cette rencontre. Seulement, en l’accompagnant au prétendu foyer parental, elle s’est retrouvée seule avec lui dans un appartement. Sous la contrainte et la menace, il l’a dénudée, violée et filmée.
Et c’était le premier acte d’un cauchemar qui allait durer des semaines. Les vidéos enregistrées sont devenues une arme. Le chantage a commencé, d’abord financier, en l’obligeant à lui verser des sommes d’argent. Puis les demandes sont devenues plus monstrueuses en la forçant de le rencontrer dans l’appartement, de lui céder sous la menace de voir ses images toutes nues et en pleins ébats sexuels diffusées sur les réseaux sociaux. Encouragé par le silence de sa proie, ce prédateur a franchi une étape ultime dans ce chantage en lui ordonnant de conduire ses amies ou des jeunes filles de son choix vers l’appartement maudit afin de coucher avec elles devant ses propres yeux. Pire encore, il lui a demandé de faire venir sa mère. C’est là qu’elle a décidé de divulguer le secret à celle-ci. Passé l’effet du choc, la mère a déposé plainte et un piège a été tendu par les limiers de la police judiciaire au prédateur. La jeune femme lui a téléphoné pour fixer un rendez-vous afin de lui remettre une somme d’argent. Une fois arrivé à bord de son petit taxi, les policiers l’ont encerclé et arrêté, mettant ainsi fin au cauchemar que cette jeune femme a vécu durant des semaines.














