20 ans de réclusion pour une jeune femme qui a tué son amant

Crime passionnel
Une femme éperdument amoureuse se retrouve devant la Cour criminelle de Casablanca pour avoir mis fin à la vie de son compagnon qui voulait la quitter.

Elle n’a jamais imaginé que l’amour pouvait se transformer en tragédie. Mais la réalité est là, dure : elle comparaît au box des accusés, à la chambre criminelle près la Cour d’appel de Casablanca, avec sur le dos une lourde accusation, à savoir homicide volontaire avec préméditation et guet-apens.
L’affaire a éclaté lorsqu’un jeune passant, à l’aube, a découvert, à l’entrée d’un immeuble, le corps d’un jeune homme allongé sur le sol, baignant dans une mare de sang. Le jeune homme portait encore une chaîne en or autour du cou et dans sa poche se trouvait un portefeuille contenant ses papiers d’identité et quelques billets froissés. Donc l’hypothèse du vol était dès le départ écartée. L’autopsie a révélé que la mort remontait à plusieurs heures. Trois coups de couteau avaient transpercé ses cuisses, l’un si profond qu’il a provoqué une hémorragie. Les enquêteurs, s’appuyant sur quelques témoignages, ont remonté rapidement la piste de son intimité. Le défunt entretenait une relation depuis trois ans avec une jeune femme de six ans son aînée. Elle l’aimait follement. Elle lui avait tout donné, son argent, son corps, son temps et sa réputation. Elle vivait pour lui tout en espérant qu’il ne la quitte jamais. Mais quelques jours avant le drame, il avait tranché. Il voulait rompre avec elle. Une autre femme occupait désormais son cœur. Ces mots avaient fait l’effet d’un coup de poignard dans l’âme. Elle avait beau supplier, pleurer… en vain, il avait déjà pris sa décision.
La veille de sa mort, ils s’étaient retrouvés à leur lieu habituel, non loin de chez lui. Elle croyait encore pouvoir le convaincre. Peine perdue. Elle lui a demandé alors de rentrer chez lui et faire l’amour pour la dernière fois. Il a accepté. Chez lui, à la chambre à coucher, elle a repris la discussion sur le même sujet tout en le suppliant de ne pas l’abandonner. Seulement, la conversation s’est envenimée, les reproches ont fusé, les larmes se sont mêlées à la colère. Dans un geste désespéré, elle a sorti un couteau qu’elle avait glissé sous ses vêtements et l’a frappé. Une fois, puis deux et enfin trois. Le jeune homme s’est effondré. Elle a essayé de porter le corps loin de la maison. Mais, elle n’a pas pu dépasser l’entrée de l’immeuble pour prendre ensuite la poudre d’escampette en prenant un petit taxi. Rentrant chez elle, elle s’est endormie comme si rien ne s’était passé.
Devant la Cour, elle a avoué son crime tout en précisant qu’elle ne voulait pas lui faire du mal parce qu’elle l’aimait follement !
Après les délibérations, la Cour l’a condamnée à vingt ans de réclusion criminelle.