Violents affrontements dans plusieurs villes après des manifestations non autorisées : Plus de 280 blessés et 409 personnes interpellées

Troubles à l’ordre public : Les mouvements de protestation non autorisés ont connu une escalade dangereuse, mardi, dans plusieurs villes du Royaume. Le ministère de l’intérieur fait état d’un lourd bilan humain et matériel.

Des affrontements violents ont éclaté, mardi 30 septembre, dans plusieurs villes du Royaume, à la suite de manifestations et d’attroupements organisés dans l’espace public en dehors du cadre légal, en réponse à des appels anonymes lancés via les réseaux sociaux. Selon le ministère de l’intérieur, ces mouvements de protestation ont connu une escalade dangereuse, portant atteinte à la sécurité et à l’ordre public. «Plusieurs personnes ont eu recours à l’usage d’armes blanches, de cocktails Molotov et à des jets de pierres », peut-on lire dans le communiqué du ministère.

L’Intérieur précise également qu’un ensemble d’opérations et d’interventions ont été menées afin de gérer ces rassemblements tout en assurant, d’une part, la protection de la sécurité et de l’ordre public et, d’autre part, la prévention de toute menace pesant sur la sécurité et l’intégrité des citoyens. L’Intérieur assure, en outre, dans son communiqué, que les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser ces attroupements dans le strict respect des dispositions légales et des règles professionnelles encadrant leur action. «Les autorités affirment avoir également pris toutes les mesures nécessaires pour garantir le respect des droits et libertés individuels et collectifs», relève-t-on dans ce sens. Se référant au bilan établi par le ministère de l’intérieur, ces violences ont entraîné, jusqu’à la nuit de mardi à mercredi, des blessures de gravité variable chez 263 membres des forces de l’ordre, ainsi que 23 autres personnes, dont une a nécessité une prise en charge médicale à Oujda. De plus, 142 véhicules des forces de l’ordre et 20 véhicules de particuliers ont été endommagés et des incendies ont été déclenchés. Le ministère indique, en outre, que les manifestants ont pris d’assaut plusieurs administrations, établissements publics, agences bancaires et commerces, qu’ils ont pillés et vandalisés, notamment à Aït Amira (province de Chtouka-Aït Baha), Inzegane-Aït Melloul, Agadir-Ida Outanane, Tiznit et Oujda.

À Oujda, certains manifestants ont même entravé l’intervention d’une ambulance de la protection civile, empêchant l’évacuation des blessés. Le ministère précise également que, conformément à la loi, des mesures ont été prises à l’encontre des personnes ayant persisté à enfreindre les dispositifs de sécurité. Certaines ont été soumises à un contrôle d’identité sous la supervision du parquet, avant d’être relâchées à l’issue des procédures légales, tandis que 409 personnes ont été placées en garde à vue, sur instruction du parquet compétent. Dans ce contexte, le ministère de l’intérieur tient à réaffirmer l’engagement des autorités publiques à exercer leurs fonctions avec responsabilité, en veillant à préserver l’ordre public tout en garantissant l’exercice des droits et libertés, y compris la liberté de manifester pacifiquement, dans les limites prévues par la loi.

«Les autorités continueront d’assurer la protection de la sécurité et de l’ordre publics, avec la retenue et le professionnalisme que requiert leur mission, tout en respectant rigoureusement les textes de loi», précise encore le ministère. Et de conclure : «Toute personne reconnue coupable d’actes répréhensibles fera l’objet de poursuites strictes et de sanctions prévues par la loi, sous la supervision du parquet compétent, et dans le respect des procédures judiciaires en vigueur».