Une vision stratégique globale guide les projets déployés pour aller vers un système scolaire de qualité
Éducation nationale: La réforme du système de l’enseignement est érigée en priorité au cours des quatre dernières années avec des investissements conséquents. Les détails.
Face aux défis, les grands moyens. La réforme de l’enseignement au Maroc obéit à une véritable vision stratégique pour atteindre une école de qualité. Dans ce sens, les objectifs de la réforme du système éducatif reposent sur une vision stratégique globale, basée sur plusieurs références, notamment les discours royaux ; la vision stratégique 2015-2030 pour une école de qualité et d’équité ; le nouveau modèle de développement pour un système national d’éducation et de formation centré sur l’apprenant ; ainsi que la loi-cadre n° 17-51. Pour les responsables, cette stratégie vise à contrôler un certain nombre de dysfonctionnements que connaissait le système éducatif, dont certains persistent encore aujourd’hui et concernent plusieurs éléments. Ainsi, 50 % seulement des enfants âgés de 4 -5 ans bénéficient d’une éducation préscolaire moderne et seulement 30 % des élèves de l’enseignement public maîtrisaient le programme scolaire à la fin du cycle de l’enseignement primaire.
Un pourcentage qui tombe à 10% seulement d’élèves à la fin du lycée. D’autres problématiques persistent encore, notamment le décrochage scolaire. Depuis 2016, le taux d’abandon scolaire concerne, chaque année, environ 300.000 élèves, en moyenne, notamment dans l’enseignement secondaire et dans les zones rurales et vulnérables, ce qui renforce les inégalités territoriales. Aussi, seulement 25 % des élèves participaient aux activités parascolaires. Par ailleurs, le modèle de gestion des services de soutien social était limité en efficacité en raison de la multiplicité des intervenants et du manque de clarification des responsabilités, en plus de la faiblesse des sources de financement. A cela s’ajoute la formation des enseignants qui présente des faiblesses en matière d’adéquation entre la formation théorique et pratique.
Engagements
Pour atteindre la nouvelle vision, un engagement a été pris pour généraliser l’éducation préscolaire au bénéfice de tous les enfants à partir de l’âge de quatre ans, avec la mise en place d’une gouvernance ciblée et efficace pour surveiller la qualité dans ce cycle éducatif. Il était question également de permettre aux élèves du cycle primaire et du collège de maîtriser les apprentissages qui leur permettront de réussir dans leur parcours scolaire et professionnel sur la base d’un nouveau modèle éducatif représenté par les «Écoles et Collèges pionniers». Il s’agissait, en outre, de faciliter l’acquisition par les enfants des valeurs nationales et universelles, ainsi que le sens de la citoyenneté et la confiance en soi, à travers le renforcement de la participation aux activités éducatives complémentaires.
Parmi les engagements pris, il y a également la concrétisation de l’enseignement scolaire obligatoire au bénéfice de tous les élèves jusqu’à l’âge de 16 ans, en réduisant le phénomène du décrochage scolaire. La réforme visait également à redonner ses lettres de noblesse au métier d’enseignant en améliorant la formation des enseignants ainsi que les conditions de travail sans oublier la redéfinition des critères de recrutement. L’effort gouvernemental a porté aussi sur l’augmentation des salaires des enseignants dans le cadre du dialogue social de 2023 entre le gouvernement et les syndicats les plus représentatifs, sous la supervision directe du Chef du gouvernement. Un dialogue qui a abouti à la signature des procès-verbaux des accords des 10 et 26 décembre 2023, ainsi qu’à l’élaboration d’un nouveau statut de base pour les employés du ministère chargé de l’éducation nationale. Il a été question de l’accélération de la transformation numérique dans les établissements scolaires, notamment par l’établissement et la mise en œuvre d’un laboratoire numérique.
Résultats
Pour améliorer le système éducatif, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures concernant les trois axes de la feuille de route (l’élève, le professeur et l’école). Concernant l’axe relatif à l’élève, les résultats obtenus montrent une augmentation notable du nombre d’élèves qui a atteint environ 8.271.256 pour l’année scolaire actuelle 2025-2026. De même, le taux de scolarisation en éducation préscolaire est passé de 72 % en 2021 à 85 % pour l’année scolaire actuelle, soit une augmentation de 13 points. De même, les responsables indiquent une augmentation du nombre d’élèves en situation de handicap, qui est passé d’environ 30.000 élèves en 2021 à environ 70.000 élèves pour l’année scolaire actuelle 2025, soit un taux d’augmentation de 133 %. Les efforts ont permis en 2025 d’atteindre une hausse du taux de réussite au baccalauréat entre les années scolaires 2021 et 2024, passant de 81,83% à 83,3%. Les mesures déployées ont porté sur l’adoption d’un programme pour l’enseignement progressif de la langue amazighe dans le cycle primaire, en vue de sa généralisation d’ici la saison 2029-2030. Le pourcentage d’écoles primaires enseignant cette langue actuellement est d’environ 52,5 %. Il s’agit aussi de la généralisation de l’enseignement de la langue anglaise au niveau du collège alors qu’elle n’était enseignée qu’à partir de la troisième année de ce cycle au début du mandat gouvernemental. Les responsables signalent aussi l’élargissement du programme des filières «Sport et Études» qui comprend désormais plus de 15.000 élèves bénéficiaires.
S’agissant de l’axe relatif aux professeurs, les mesures prises pour améliorer la situation professionnelle et sociale du corps enseignant et des employés du secteur ont porté notamment sur la publication d’environ 92% de l’ensemble des textes d’application du nouveau statut des employés du ministère de l’éducation nationale. Il a été procédé à la création de la classe exceptionnelle pour certaines catégories dont la carrière était bloquée au premier grade (échelon 11). Parmi les mesures prises, il y a également l’activation de l’augmentation générale des salaires de 1.500 dirhams nets pour environ 330.000 employés avec un impact financier d’environ 9 milliards de dirhams bruts. On note aussi l’attribution d’une indemnité allant jusqu’à 1.000 dirhams nets pour les employés classés en dehors de l’échelle à partir du grade 3 ainsi que le versement d’indemnités complémentaires à environ 100.000 employés. Enfin, le dernier axe concernant les infrastructures. Un effort considérable a été déployé pour élargir l’infrastructure scolaire et améliorer les conditions d’accueil des élèves.
Concrètement, le nombre total d’établissements éducatifs tous niveaux confondus est passé de 11.669 en 2021 à 12.441 en 2022, soit une augmentation de 772 établissements, ce qui représente une croissance d’environ 190 établissements supplémentaires chaque année. Le rythme de construction des établissements éducatifs a augmenté davantage dans les zones rurales, leur nombre est passé de 6.425 à 6.886 établissements, soit une augmentation de 461 établissements, ce qui représente un taux annuel de 115 établissements supplémentaires chaque année. De même, 4.626 écoles élémentaires ont été réhabilitées (51% du total des écoles) et 786 collèges (30 % du total). Ces écoles ont été équipées de matériel pédagogique.
Financement et gouvernance
Budget. Le gouvernement a déployé des efforts exceptionnels pour supporter le coût de la réforme de l’école publique, à travers l’augmentation du budget alloué au secteur de l’éducation de 26 milliards de dirhams entre 2021 et 2025, soit une augmentation de 45 %. Il a été question de l’augmentation des crédits affectés au secteur de l’éducation (hors masse salariale) durant la période entre 2021 et 2025 sans oublier l’augmentation du budget d’investissement d’environ 2,7 milliards de dirhams, soit une augmentation de 33 %. Pour leur part, les dépenses de salaires ont augmenté entre 2021 et 2025 de 20 milliards de dirhams supplémentaires, soit une augmentation de plus de 50 %.
De même, le gouvernement a alloué environ 17 milliards de dirhams pour régler les dossiers convenus dans le cadre du dialogue social sectoriel. Une méthodologie efficace a été suivie pour la mise en œuvre des projets de réforme éducative, fondée sur l’expérimentation et la mesure de l’impact avant généralisation, afin de s’assurer de l’efficacité et de la pertinence des projets adoptés. Les responsables signalent aussi la signature de «contrats de performance» entre le ministère et les académies régionales de l’éducation et de la formation d’une part, et entre ces académies et les directions régionales qui leur sont rattachées, d’autre part.
Performances

Écoles nouvelles
Le nombre total d’établissements éducatifs tous niveaux confondus est passé de 11.669 en 2021 à 12.441 en 2022, soit une augmentation de 772 établissements, ce qui représente une croissance d’environ 90 établissements supplémentaires chaque année.

Hausse des salaires
Il a été procédé à l’activation de l’augmentation générale des salaires de 1.500 dirhams nets pour environ 330.000 employés avec un impact financier d’environ 9 milliards de dirhams bruts.

Sport et études
Les responsables signalent aussi l’élargissement du programme des filières «Sport et Études» qui comprend désormais plus de 15.000 élèves bénéficiaires.














