Dans un entretien à l’hebdomadaire égyptien "Al Moussaouir", à paraître mercredi, rapporté mardi soir par l’agence de presse égyptienne MENA, le chef de l’Etat égyptien a précisé que plusieurs Etats arabo-islasmiques ne veulent pas s’embourber en Irak, soulignant que les Irakiens eux-mêmes refusent la présence de forces arabes et musulmanes ou toute présence étrangère sur le territoire irakien.
M. Moubarak a, également, mis en garde contre les conséquences fâcheuses de la détérioration de la situation en Irak et contre les dangers d’une guerre civile qui menacent ce pays.
Le chef de l’Etat égyptien a considéré que si Washington a accepté de dialoguer avec Téhéran au sujet de l’Irak, c’est en raison de la situation difficile qui y prévaut et du rôle que joue l’Iran sur le territoire irakien.
Evoquant l’avenir de l’Irak, M. Moubarak a exprimé son scepticisme quant à un éventuel rôle des pays arabes dans la construction de l’avenir politique de ce pays. Il a, dans ce cadre, insisté sur la nécessité de la conservation de l’identité arabe de l’Irak, de sa défense contre les dangers des scissions communautaires et l’ingérence des pays étrangers dans ses affaires intérieures.
S’agissant de la cause palestinienne, M. Moubarak a mis l’accent sur la nécessité pour le mouvement Hamas, vainqueur des dernières élections législatives palestiniennes, de prendre en considération les accords signés avec Israël par l’organisation de libération de la Palestine (OLP) et l’autorité nationale palestinienne.
Evoquant le différend entre le président palestinien Mahmoud Abbas et le premier ministre palestinien désigné, Ismaïl Haniyeh sur le programme du nouveau gouvernement palestinien, le président Moubarak a jugé important de laisser du temps au gouvernement du Hamas afin qu’il puisse prendre connaissance de la situation réelle en Palestine et définir les moyens d’y faire face.
Il a en outre mis en relief la nécessité pour le nouveau gouvernement palestinien de tenir compte de la Feuille de route, approuvée par la communauté internationale, et de l’initiative de paix arabe que les Etats arabes ont réitéré leur engagement à la respecter lors du sommet arabe qui se tient à Khartoum.
Le chef de l’Etat égyptien a aussi indiqué qu’au cours de sa dernière tournée et des consultations qu’il a eues avec plusieurs responsables européens et américains, il a tenté de convaincre ses interlocuteurs de ne pas suspendre les aides financières allouées aux Palestiniens.