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Agriculture : le modèle marocain d’irrigation sacré par la FAO

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M. El Bouari dévoile au Parlement les mesures adoptées pour garantir la résilience du secteur

Ressources hydriques  
Le Royaume met en place un véritable modèle pour faire face au stress hydrique et aux changements climatiques. Eclairages.

Un véritable modèle marocain de résilience agricole émerge. C’est ce qui ressort de l’intervention du ministre de l’agriculture devant les parlementaires. L’agriculture nationale continue de préserver sa capacité productive, en dépit des contraintes liées au déficit hydrique, a assuré, lundi à la Chambre des représentants, le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari.

En réponse à deux questions orales sur la mobilisation des ressources en eau pour l’irrigation, M. El Bouari a indiqué que le secteur agricole a supporté pleinement les répercussions du déficit hydrique, les quotas d’eau réservés à l’irrigation n’ayant pas dépassé 20% de ses besoins réels au cours des dernières campagnes, du fait de la priorité accordée à l’approvisionnement des populations en eau potable, ainsi qu’à d’autres secteurs comme le tourisme et l’industrie. Le secteur agricole marocain, a-t-il soutenu, est resté résilient malgré les conditions climatiques difficiles, faisant état de la poursuite de la protection des cultures et du sauvetage du cheptel pour garantir, jusqu’à ce jour, un approvisionnement régulier des marchés nationaux, ce qui illustre la maturité du modèle national pionnier dans la rationalisation des ressources hydriques et l’amélioration de leur efficience d’utilisation.

Le ministre a également rappelé que cette performance a été couronnée par l’obtention du modèle de gestion de l’eau dans l’agriculture nationale de la distinction d’excellence technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation en octobre 2025, consacrant la position du Maroc en tant que référence mondiale en matière de renforcement de la résilience hydrique et de préservation de la sécurité alimentaire.

Offre hydrique
Parallèlement, M. El Bouari a évoqué la mise en place d’une nouvelle offre hydrique structurante garantissant la couverture d’au moins 80% des besoins en eau d’irrigation, précisant que cette orientation repose sur trois axes principaux, dont l’accélération de l’interconnexion des bassins hydrauliques afin de mobiliser un milliard de mètres cubes supplémentaires, de les orienter vers les zones agricoles les plus déficitaires et de renforcer l’approvisionnement en eau potable des grandes villes.

Le deuxième axe, a-t-il ajouté, porte sur le renforcement du dessalement de l’eau de mer, à travers la mobilisation de plus de 1,7 milliard de mètres cubes destinés à l’approvisionnement des villes côtières en eau potable, tout en générant une offre hydrique supplémentaire issue du dessalement au profit de l’agriculture. Quant au troisième axe, il concerne l’ancrage du principe de rationalisation de l’usage de l’eau dans les politiques agricoles, notamment par l’accompagnement du passage à l’irrigation localisée, ce qui permettra de porter la superficie irriguée selon cette technique à plus de 900.000 hectares.

Cultures d’automne
Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a indiqué, lundi à la Chambre des représentants, qu’environ 5 millions d’hectares de grandes cultures d’automne ont été programmés dans le cadre de la campagne agricole 2025-2026, dont 4,4 millions d’hectares consacrés aux principales céréales. En réponse à des questions orales sur les préparatifs de la campagne agricole 2025-2026, M. El Bouari a fait savoir que 1,5 million de quintaux de semences certifiées de céréales d’automne ont été mis à disposition, dont 1,2 million de quintaux via la Société nationale de commercialisation de semences (Sonacos), à des prix incitatifs et subventionnés afin d’atténuer l’impact de la hausse du coût des intrants à l’échelle internationale.

Le soutien aux semences certifiées a été élargi aux légumineuses alimentaires et fourragères, afin de renforcer le revenu des agriculteurs et de diversifier la base alimentaire nationale, a-t-il poursuivi, précisant que 650.000 tonnes d’engrais phosphatés ont été mobilisées au même prix que la campagne écoulée.

Pour faire face aux risques climatiques, l’assurance multirisques climatiques couvre désormais un million d’hectares de céréales, de légumineuses et de cultures oléagineuses, et 50.000 hectares des arbres fruitiers, d’après le ministre. En outre, M. El Bouari a souligné que dans la perspective d’une agriculture climato-intelligente, plus de 400.000 hectares sont consacrés cette année au semis direct, avec l’objectif d’atteindre 1 million d’hectares à l’horizon 2030, en plus de l’acquisition et de la distribution de 235 semoirs au profit des coopératives, ajoutant que la mise en œuvre du Programme national d’irrigation de complément se poursuit en vue de porter la superficie irriguée de manière complémentaire à 1 million d’hectares d’ici 2030.

Retenues des barrages
S’agissant des ressources hydriques, le ministre a précisé que les retenues des barrages à usage agricole se situent à 3,98 milliards de mètres cubes, avec un taux de remplissage de 28%, dont 70% concentrés dans les bassins du Sebou et du Loukkos, faisant état de l’allocation d’un quota global provisoire d’eau d’irrigation dans certains périmètres irrigués de l’ordre de 452 millions de mètres cubes, soit environ 8% des besoins dans les grands périmètres irrigués.

Il a aussi mis l’accent sur le démarrage du programme d’irrigation dans le bassin du Loukkos, avec l’imposition de restrictions strictes sur les quotas d’irrigation dans les régions du Gharb, Tadla, Moulouya, Tafilalet et Ouarzazate, tandis que l’irrigation demeure suspendue dans les autres périmètres en attendant l’amélioration du niveau des réserves hydriques. Par ailleurs, M. El Bouari est revenu sur la poursuite du soutien aux cultures sucrières afin d’atteindre 61.000 hectares, compte tenu de leur rôle dans la relance de l’économie rurale et la création d’emplois, ajoutant que le ministère vise également à programmer plus de 100.000 hectares de légumes à forte consommation pour garantir un approvisionnement régulier des marchés.

Au volet de la préservation de la production animale, le ministre a fait savoir qu’une approche intégrée a été adoptée pour la filière laitière, à travers le soutien à l’importation de génisses de races pures, l’encouragement de la production locale et l’interdiction de l’abattage des femelles jeunes des races laitières, ainsi que pour la filière des viandes rouges. À cet égard, M. El Bouari a affirmé la poursuite de la suspension des droits d’importation et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) jusqu’au 31 décembre 2025, afin de concilier la protection du pouvoir d’achat des consommateurs et la stabilité des éleveurs, en plus de la mise en œuvre d’un programme de protection de la santé animale contre les maladies contagieuses et épidémiques.

Fonds de développement territorial intégré
Régionalisation
Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari, a affirmé, lundi à la Chambre des représentants, que la transition vers le Fonds de développement territorial intégré (FDTI) s’aligne sur les Hautes Orientations Royales et le choix de la régionalisation avancée, en vue d’instaurer une justice territoriale et une gouvernance financière efficace. En réponse à une question orale sur les «critères de décaissement des crédits alloués au Fonds de développement rural», M. El Bouari a indiqué que cette transition, qui repose également sur les acquis positifs du Fonds de développement rural, consolide une dynamique ayant permis la réalisation de 26.500 kilomètres de routes et de pistes dans le cadre du programme de réduction des disparités territoriales et sociales. Ce programme, a précisé le ministre, a permis la réalisation de 4.000 projets dans l’éducation et le transport scolaire, de centaines de projets dans les domaines de la santé et de l’eau, ainsi que le raccordement de plus de 1.100 douars à l’électricité. En outre, M. El Bouari a fait savoir que depuis 2017 et jusqu’à aujourd’hui, l’ensemble des ressources du Fonds de développement rural ont été consacrées au financement du programme de réduction des disparités territoriales et sociales, pour une enveloppe de 50 milliards de dirhams, notant que le décaissement de ces ressources s’est effectué selon des critères répondant aux besoins et priorités fixés par les régions et provinces.

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