Economie

Record du brut à Londres, le marché craint l’Iran et une pénurie d’essence

A Londres, sur l’IntercontinentalExchange (ICE), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a touché 69,70 dollars vers 08H50 GMT, un nouveau record historique.

Il prenait 70 cents à 69,45 USD sur l’échéance de mai à 10H00 GMT.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet  crude" pour livraison en mai progressait de 58 cents à 69,32 dollars lors des échanges électroniques vers 10H00 GMT.

Les échéances plus lointaines témoignaient de la forte tension du marché.

Les contrats pour livraison en juillet ou plus tard évoluaient tous au-dessus  de 70 dollars à Londres. A New York, un baril pour livtaison en septembre  valait plus de 72 dollars.

Les tensions entre l’Iran et la communauté internationale continuaient  d’inquiéter prioritairement les opérateurs. La République islamique refuse de renoncer à l’enrichissement de son uranium, ce qui lui vaut d’être la cible de pressions internationales.

Mais alors que le marché s’était habitué à l’escalade des pressions  diplomatiques, et avait même trouvé un certain équilibre au coeur de la  tension, la possibilité de l’option militaire a fait surface ce week-end dans la presse américaine, et ravivé les craintes d’une dégradation sérieuse de la situation.

"Le refus de l’Iran de se plier aux exigences (de la communauté internationale) a suscité sur le marché des craintes de voir les Etats-Unis ou Israël mener des actions militaires pour détruire ses infrastructures de recherche nucléaire", expliquaient mardi les analystes de la maison de courtage Sucden.

Or, en situation de risque, la logique spéculative, comme la volonté de garantir l’approvisionnement, poussent les investisseurs à l’achat et font grimper inexorablement les prix.

L’Iran, quatrième producteur mondial de brut, produit environ 4 millions de barils par jour (mbj). Il exporte surtout en Asie et en Europe, mais pas aux Etats-Unis.

A cela s’ajoutaient des craintes sur l’approvisionnement en brut et en essence.

Le marché est à l’heure actuelle privé de plus de 600.000 barils par jour de pétrole nigérian, d’une qualité appréciée des raffineurs, car facile à convertir en essence.

Royal Dutch Shell avait la semaine dernière annoncé que le champ EA, qui produit à lui seul 115.000 barils par jour, pourrait rouvrir dans le courant de cette semaine, à condition que les inspections préliminaires le permettent.

Mais la compagnie a été "trop vague", déploraient les analystes de Sucden, et n’avait pas donné de nouvelles mardi.

"La pénurie de brut léger nigérian est d’autant plus inquiétante que l’on s’approche de la haute saison de consommation d’essence aux Etats-Unis (cet été, ndlr), sur un marché particulièrement serré", observait Kevin Norrish, analyste à la banque Barclays Capital.

Les réserves américaines d’essence sont en baisse continue depuis plus d’un mois, et les opérateurs s’attendent encore à voir annoncée mercredi une baisse de 2,2 millions de barils la semaine dernière aux Etats-Unis.

Dans ce contexte, Kevin Norrish s’attendait à voir New York imiter les performances de Londres à très courte échéance: "le risque est fort que nous dépassions les 70 dollars pour le contrat rapproché", c’est-à-dire mai, envisageait-il.

Le brut new-yorkais avait atteint un record historique à 70,85 USD le 30 août dans la foulée des dégâts de l’ouragan Katrina dans le Golfe du Mexique.

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