Société

Aller simple pour la mort

Abdeslam fit irruption au siège de la brigade locale de la gendarmerie royale d’Aït Melloul, province Agadir.. Les éléments qui y étaient de permanence sont surpris. « Qu’est-ce qu’il t’arrive ? », lui demande le chef. Abdeslam balbutie : « Un cadavre…un cadavre à la rue Al Moustach’fa… ». Le chef de la brigade lui demande plus de détails. « je ne sais rien…Je l’ai découvert quand je faisais ma ronde quotidienne pour garder les voitures… ». Abdeslam, conduit aussitôt les gendarmes vers le lieu où le cadavre gisait dans une mare de sang. Les enquêteurs se trouvent désormais devant un cadavre présentant deux coups occasionnés par un objet tranchant et un veilleur de nuit qui n’a pas assisté au meurtre. Le premier constat d’usage leur permet de relever que le cadavre a été déplacé d’une quarantaine de mètres loin du lieu où les premières gouttes de sang ont coulé. Les éléments de la brigade dressent un rapport et en coordination avec le Commandement Judiciaire de la gendarmerie royale d’Inzegane, ils entament des investigations minutieuses. Aucune piste n’a été privilégiée. Les enquêteurs n’abandonnent pas pour autant. Ils continuent à chercher les éléments et les indices nécessaires pour arriver à mettre en exergue les circonstances du crime pouvant les aider à se faire une idée sur l’auteur et mettre la main sur lui. Deux jours plus tard, un jeune homme s’est présenté devant eux de son plein gré. « J’ai quelques informations à propos du meurtre de la rue Al Moustach’fa», « J’étais sur les lieux quand quatre jeunes hommes ont pris la poudre d’escampette. A ce moment là, il y avait une fille à côté de lui, à qui j’ai demandé ce qui est arrivé. Mais elle ne m’a rien dit. J’y suis resté jusqu’à l’arrivée du veilleur de nuit qui ne s’est pas rendu compte de ma présence. Il a parlé à la fille avant de partir, suivi de la fille qui est rentrée à pied chez elle, je l’ai suivie.» Et pourquoi le veilleur de nuit ne leur pas expliqué que le défunt était en compagnie d’une fille, se demande le chef de la brigade avant de demander au témoin de les emmener chez la fille. Ils la trouvent chez elle et l’emmènent au siège du commandement régional. « Qui est le défunt? Qui l’a tué ? Pourquoi tu n’a pas alerté les gendarmes?», lui demande l’un des enquêteurs. Elle s’appelle Fatiha, vingt-six ans, fille de joie. «Mohamed était mon client». Ce divorcé et père de trois enfants, est venu la chercher cette nuit du mois de novembre pour passer quelques moments avec elle. Quand ils ont pris le chemin de sa maison en tournant par la rue Al Moustach’fa, quatre jeunes hommes, drogués, lui ont barré le chemin. Il s’agit de Saïd , Taoufik, Abdelali et son frère Abdeslam. Mohamed s’est emporté, quand Taoufik s’est avancé vers la fille pour l’enlacer. Mohamed lui assène un coup de poing. Aussitôt Saïd se jette sur lui, ainsi que Abdelali et Abdeslam. Ils l’immobilisent. Mohamed commence à crier au secours et Fatiha crie fort. Taoufik brandit un couteau, avance vers lui et lui assène un premier coup au ventre, puis un deuxième. Ou sont-ils allés ? Le quatuor a été identifié et repéré. Les frères Abdelali et Abdeslam ont été arrêtés au quartier Assaïsse, Saïd au quartier Tamzarate et Taoufik à Taroudante. « Quand nous avons appris qu’il était mort nous avons pris la route à Oued Souss où nous avons passé la nuit, puis nous sommes allés à Bouigra le lendemain avant de nous séparer », déclarent-ils avant qu’ils ne soient déférés devant la Chambre criminelle près la Cour d’appel d’Agadir.

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