Chroniques

Transmission : 20 ans

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Vingt ans c’est l’âge de la jeunesse – entre adolescence et âge adulte; c’est l’âge de milliers et de milliers de nos jeunes, qui dans nos quartiers populaires ou nos villages sont partagés entre espoir, attente et manque de perspectives. Vingt ans c’est aussi le temps qui nous sépare de ce 3 décembre 1983, à jamais inscrit dans la mémoire des nouvelles générations d’enfants d’immigrés de France. Ce jour-là neuf jeunes «Franco-maghrébins» initiateurs d’une grande «Marche contre le racisme» de Marseille à Paris, se retrouvaient entourés de 150.000 personnes et, reçus le soir même par le président Mitterrand décrochaient la Carte de séjour de 10 ans renouvelable automatiquement. La vie de milliers de familles immigrées allaient ainsi s’en trouver modifiée. J’ai eu la chance de faire partie de ce périple qui allait devenir la «Marche des Beurs». Si je me penche sur ce passé, c’est pour mieux en faire un tremplin pour l’avenir. 20 ans de militantisme associatif, 20 ans de lutte pour un peu plus d’égalité, un peu plus d’espoir, 20 ans de grands moments, de réussites, de joies mais aussi bien sûr de peines, d’échecs, de moments de doute ou de découragement mais – de toute façon – 20 ans aux côtés de la jeunesse marocaine que ce soit en France ou au Maroc. Par-dessus tout, vingt ans que personne ne pourra m’enlever et qui m’ont donné une expérience, un savoir-faire, une volonté à l’épreuve de tous les dénigrements, et que modestement je m’efforce de mettre au service des jeunes de mon pays d’origine dans les quartiers populaires, au côté de bien d’autres bonnes volontés. Le 3 décembre 2003, 20 ans jour pour jour après le début de ma propre marche dans le mouvement associatif, je me suis retrouvé avec d’autres représentants des forces vives de notre jeunesse, à expliquer au secrétaire d’Etat Colin Powell les actions menées par, avec, pour la jeunesse des quartiers populaires au Maroc. Cette jeunesse qui à travers le monde entier est devenue -pour des raisons plurielles- une priorité ; alors même si l’engagement associatif est un chemin ardu, semé d’embûches, lorsqu’il permet de redonner un sens à des vies, de redonner espoir à une jeunesse, de faire en sorte que des jeunes n’aient plus pour objectif les pateras de la mort ou l’endoctrinement suicidaire, alors oui, il mérite tous les sacrifices !

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