Aboubakr Belkora, maire PJD de Meknès, se trouve au centre d’une nouvelle polémique. 140 ONGs locales viennent de remettre sur le tapis l’affaire du "Riad Parc", l’un des rares espaces verts de la capitale ismaïlienne fermé depuis longtemps avec la bénédiction de M. Belkora.
Pour Hassan Bougdour, responsable de l’association "Arriad El Kabir", le maire islamiste de Meknès projette, de nouveau, de céder les treize hectares de cet espace vert à une chaîne d’hypermarchés et en priver, définitivement et de manière irréversible, des dizaines de milliers de riverains. Un élu communal, membre du conseil de la ville de Meknès, confirme l’information qui suscite l’inquiétude des associations locales en affirmant que le maire PJD "se démène actuellement pour mettre tout le monde devant le fait accompli pour des fins électoralistes".
Une source associative rappelle que M. Belkora avait déjà essayé, en 2005, de faire valider sa décision de céder "Riad Parc", mais sans y parvenir. Le maire de Meknès, lors de la session d’avril 2005, avait fait figurer la cession des treize hectares de cet espace vert comme premier point de l’ordre du jour. L’affluence massive des Meknassis, mais surtout les protestations de l’opposition de M. Belkora obligeront ce dernier à "oublier momentanément" le sujet.
Actuellement, à en croire les associations signataires d’une pétition adressée au maire islamiste, ce dernier a décidé de "dépoussiérer" le dossier en entamant de nouvelles négociations avec la chaîne d’hypermarchés qui lui aurait même soumis une offre accompagnée de 4 maquettes de ce que pourrait devenir "Riad Parc", véritable poumon pour une population de 60.000 habitants adossé aux murailles qui font le charme de Meknès. Dans le milieu associatif meknassi, on parle de "punition collective" pour les riverains. M.Belkora, en maintenant sa décision de garder cet espace fermé, prive la population locale d’une zone dédiée initialement aux sports et loisirs (piscine, terrains de foot, restaurants…), mais prive aussi la commune de ressources conséquentes. Un appel lui est adressé de nouveau pour l’ouverture de "Riad Parc". Cet espace vert, de par la force de la loi, est classé "zone non Aedificandi (interdite à toute construction), rappelle Hassan Bougdour qui affirme que le ministère de la Culture avait émis également des réserves quant au projet de M. Belkora. Selon une source communale, le maire de Meknès se trouve pris entre "plusieurs feux" : celui de "devoir céder" "Riad Parc" et les critiques qu’il s’attire de toutes parts. En cédant cet espace vert pour qu’y soit implantée une grande surface, ajoute cette source, Aboubakr Belkora se coupera du précieux soutien électoral des commerçants de la vieille médina (base électorale du PJD à Meknès) qui considèrent qu’un hypermarché dans cette zone est une véritable menace pour la survie de leur activité. Pour ne rien arranger à l’affaire, les propriétaires d’une partie de ce jardin émettent également des réserves affirmant que, s’il est question d’édifier des constructions, cela leur revient de droit, mais qu’ils souhaitent que "Riad Parc" demeure un espace au service des riverains. M. Belkora perpétue le statu quo malgré, apprend-on, une multitude de promesses contradictoires.