Confirmation du verdict prononcé, en février 2001, par le tribunal de première instance de Rabat, assorti, en plus, d’une amende de 1.000 dirhams. C’est le verdict qui a été prononcé, hier à Rabat, par la Cour d’appel contre des responsables et membres de l’association Al Adl wal Ihssane. Ce verdict concerne une quinzaine de personnes, parmi lesquelles figurent la femme, le fils, les deux filles (dont la flamboyante Nadia Yassine) et le gendre du «guide spirituel» de ce mouvement, Abdessalam Yassine. Il intervient cinq ans après le verdict prononcé par le tribunal de première instance de Rabat, et six ans après l’organisation par la même association interdite d’une «manifestation non autorisée» et d’un «attroupement sur la voie publique de nature à porter atteinte à l’ordre public». Après le prononcé de ce verdict par la Cour d’appel, la première réaction à être tombée sur le fil est celle de Nadia Yassine. Dans une déclaration à l’agence «AFP », la première dame de «Jamaât Al Adl wal Ihssane» a qualifié ce procès de «fantoche». «Nous nous attendions à ce verdict (…) Ben Moussa (ministre de l’Intérieur) essaie de juguler Al Adl wal Ihssane», a jugé la porte-parole officieuse de cette organisation, en faisant allusion à l’opération de ratissage menée, récemment dans différentes villes du Royaume, contre des dirigeants et membres de l’association lors de ses fameuses rencontres «Portes ouvertes». «Chakib Ben Moussa a été choisi comme ministre de l’Intérieur pour neutraliser le mouvement (…) et mène sa grande guerre contre Al Adl wal Ihssane », a-t-elle ajouté. Le verdict, confirmé en appel, n’a pourtant rien à voir avec les derniers développements. Selon une précédente déclaration du ministre de l’Intérieur, «Al Adl wal Ihassane se situe hors de la logique de la loi» en faisant acte de prosélytisme, sachant bien que les leaders de cette association ont «brillé» par leurs sorties contre les institutions légitimes de l’Etat.
La fille du dirigeant de ce mouvement, en l’occurrence Nadia Yassine, est par ailleurs poursuivie pour «atteinte à la monarchie» après avoir déclaré, dans une interview en juin 2005, sa préférence «personnelle» pour un régime républicain à l’iranienne.
Cette déclaration avait provoqué un tollé au sein de l’opinion publique nationale, sachant bien qu’elle porte atteinte aux symboles de l’Etat marocain.