Vu les performances des robots lors de la 10ème coupe du monde de la robotique «Robocup», organisée récemment à Brême, en Allemagne, les humains ne devraient pas prendre ce défi à la légère. «Le but ultime de la «Robocup» est de développer d’ici l’année 2050 une équipe de robots humanoïdes complètement autonomes capables de battre l’équipe championne du monde de football», peut-on lire sur un mur du centre d’exposition de Brême. Juste au-dessus de ce message, une horloge compte les secondes qui nous séparent de ce grand rendez-vous. Les robots disposent donc de 44 ans pour bien se préparer. Ça paraît encore loin mais d’après les spécialistes de la robotique, ces années ne seront pas de trop. «Les robots les plus performants que nous comptons aujourd’hui seraient battus de la tête par un enfant de trois ans et dominés au sprint par un vieillard arthritique. Les modèles observés mettent de 20 à 30 secondes pour parcourir les quelques dizaines de centimètres les séparant de la balle, s’ils ne font pas demi-tour sans explication apparente auparavant», explique un spécialiste. En effet, la vitesse reste leur plus grand handicap à côté de celui de l’autonomie. Pour l’instant, les robots disposent d’une autonomie de seulement 10 à 30 minutes. «Nous avons donc besoin de meilleures batteries, mais aussi de meilleures caméras, car les robots voient moins bien que les humains. Ainsi le ballon est orange, et non blanc, pour que les machines puissent le repérer sur un terrain vert», souligne Sebastian Peters, membre d’une équipe germano-japonaise. Pour améliorer la vue des robots, il faut donc des ordinateurs plus performants. Mais ce détail ne semble pas inquiéter cette équipe de chercheurs qui affirment que la puissance des machines double environ tous les 18 mois.
Question coopération, il y a aussi beaucoup à faire si on ne veut pas voir les membres d’une même équipe jouaient les uns contre les autres. Actuellement, les robots humanoïdes évoluent au maximum à deux par équipe : un gardien et un joueur de champ. On l’aura compris, le football reste un défi difficile à relever pour les programmeurs. «C’est un environnement très dynamique : le ballon bouge, les adversaires se déplacent. Bref ! Tout change lorsque vous êtes en train de penser. Ce n’est pas comme aux échecs», précisent des jeunes étudiants en robotique. Une manière de souligner que l’exploit de «Big Blue», cet ordinateur qui avait battu le champion du monde d’échecs russe Garry Kasparov en 1997, n’est pas près d’être reproduit par ses congénères sur un terrain de football. Mais en dépit de toutes ces complications, les chercheurs gardent leur optimisme. Ils ont 44 ans pour perfectionner leurs petits chouchous. Mais qu’est-ce qu’en pensent nos footballeurs ?