Economie

Tourisme : Putsch dans l’association hôtelière de Casablanca

© D.R

Mohamed Dahha n’est plus président de l’Association de l’industrie hôtelière de Casablanca. L’éventualité circulait déjà depuis quelques jours à Casablanca. Convoqué à une assemblée générale extraordinaire, initiée samedi dernier par 45 grands hôtels qui ont signé une pétition demandant sa destitution, le directeur général de l’hôtel Crown Plazza, n’a eu d’autre choix que de remettre sa démission de «manière la plus démocratique possible », souligne un opérateur présent à la réunion . Il n’aura pas passé plus de six mois à ce poste.
Le nouveau bureau sera présidé par Lahcen Zelmat, directeur général de l’hôtel Suisse (établissement 3 étoiles) et qui a recueilli 38 voix sur 43.  Cet opérateur discret devra d’abord vaincre le scepticisme de certains membres de l’industrie hôtelière qui regrettent tout bas que le poste de présidence ne soit revenu à un dirigeant d’un établissement cinq étoiles. Contacté, Mohamed Dahha n’a pas souhaité faire de commentaires tout en se disant au service du développement touristique de Casablanca. Apparemment, c’est le «revirement» de l’homme, vieux routier de l’hôtellerie marocaine vis-à-vis de Amyn Alami, actuel président du CRT (dont l’élection à la tête de cette instance, faite en deux temps, souffre toujours du manque de soutien des professionnels) qui lui a coûté son fauteuil de «président ».   Cette démission consommée, reste maintenant à savoir si Mohamed Dahha, en stratège, parviendra à conserver son fauteuil au sein du Conseil régional du tourisme où il préside la commission Environnement. «Pas question de changer le bureau avant terme», rétorque à ALM une personnalité proche de la wilaya. Les professionnels, eux, ne l’entendent pas de cette oreille. «C’est au président de l’AIH de sièger au nom de l’association. Si M. Dahha siège dans le bureau, il ne sera plus habilité de parler en son nom, mais seulement en son nom propre», entendait-on dans les couloirs de l’hôtel casablancais  où s’est tenue l’assemblée générale extraordinaire. La tension que connaît l’industrie hôtelière risque donc de rejaillir sur les vénérables membres du CRT. Puisque, dans les coulisses, il est acquis que les agences de voyages entendent, elles aussi suivre l’exemple de leurs confrères hôteliers en essayant d’écarter Azzedine Skalli (autre professionnel qui a soutenu Amyn Alami) de son fauteuil de vice-président. Par la suite, hôteliers, agences de voyages et opérateurs regroupés dans le collège privé menacent directement de se retirer du Conseil régional du tourisme.
Une éventualité qui plongerait cette instance dans une longue crise et ce changement montre toute la difficulté dont fait face l’équipe actuelle qui préside le CRT face à des professionnels de plus en plus distants. «Nous sommes loin de l’esprit du Programme de développement régional touristique», regrette un membre de l’industrie hôtelière. Reste désormais à voir si le CRT prendra acte du changement intervenu dans l’association  hôtelière et surtout si elle anticipera les événements pour éviter la démission collective du collège privé.

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