Editorial

Petit bonjour

Désormais, il ne reste plus que le football pour réveiller les élans patriotiques. Cette évidence est la principale leçon de cette Coupe du monde. Les Allemands (re) découvrent les couleurs de leur drapeau. La fierté d’être Allemands après des décennies de discrétion. Les Anglais vivent leur sortie de la compétition comme une crise d’identité profonde. Ils prennent, au-delà du concevable, cet échec trop au sérieux. Les Espagnols ont fait du foot une affaire nationale de premier ordre. Peut-être l’une des seules qui restent face à des régions très autonomes qui «revendent» au détail la notion même de nation. Les Italiens sont ravis que leur équipe soit finaliste même si leur football, cerné par la justice, est un naufrage moral. Aucun juge ne peut leur ôter cette fierté. La France avec un tissu social déchiré, des territoires exclus, des minorités invisibles en dehors du sport, une intégration en panne se remet, encore, à rêver d’une France qui gagne et où tous les Français quelle que soit leur origine gagnent aussi. Là où il y a des doutes, des difficultés ou du désespoir, là où l’idée d’appartenir à une nation devient une idée de faible intensité, là où le lien social n’existe plus, là où on ne peut plus imaginer un avenir ensemble, le football, et lui seul, sert de liant national. C’est la force et la puissance du foot, mais c’est aussi l’échec, au niveau planétaire, de la politique.

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