Editorial

Petit bonjour

«Vous avez un pays bizarre. Le roi est en train de réformer sérieusement le pays avec le soutien direct du peuple et d’ex-gauchistes pour la plupart victimes des années de plomb, et l’élite, dans son ensemble, qui est censée être le fer de lance de ce mouvement de modernisation est passive. Elle regarde tout cela de travers. Drôle de pays !». Cette remarque dont vous jugerez de la pertinence a été formulée par un diplomate  accrédité à Rabat. À mon sens, on peut donner quelque crédit à un homme qui par métier, écoute beaucoup, observe énormément, reçoit pas mal de  confidences. Il semble bien connaître le pays, mais a l’air d’être très étonné  par la posture de cette élite. Il ne devrait pas. Il n’y a pas si longtemps dans ce pays certains faisaient utilement acte d’allégeance à des Ambassades étrangères. Le nationalisme chez nous n’est né qu’au début du siècle dernier. Le mouvement patriotique qu’il a enclenché autour de l’idée de nation s’est délité assez vite dans les années gâchées qui suivirent l’indépendance. Pour répondre à notre fin diplomate, la modernité, aujourd’hui, pour cette élite circonspecte consiste à ajouter à l’ancienne l’allégeance étrangère – transmutée en naturalisation -, un nihilisme militant qui se veut anti-makhzénien flamboyant alors qu’il n’est que lâchement anti-marocain.

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