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Martyre d’un enfant de sept ans

Meknès. Nous sommes lundi 2 octobre, à un peu plus d’une heure de la rupture du jeûne. Un homme qui rentre chez lui en direction du quartier Zaytoune remarque un jeune homme à l’allure inquiétante pour ne pas dire suspecte. Le visage blême, les yeux hagards, la sueur dégoulinant de son front, il marche comme au hasard. Craignant d’avoir affaire à un fou, l’homme tente d’éviter le contact. Mais le jeune homme se dirige vers lui, apparemment décidé à l’aborder.
«Là-bas, il y a le cadavre d’un jeune garçon… Je l’ai vu tout à l’heure…», lance-t-il à l’homme qui tente de l’apaiser. Mais en vain. Le jeune homme continue à balbutier : il a vu le cadavre d’un enfant. L’autre commence à prendre peur : certains fous peuvent être dangereux….
Mais le jeune homme insiste de plus belle. Au point que l’homme se décide à le suivre jusqu’au lieu où se trouve le cadavre, à proximité de la Cité universitaire. Une fois sur place, l’homme en a froid dans le dos, ce qu’il découvre le pétrifie d’horreur : le jeune homme ne délirait pas, c’est bien là le cadavre d’un enfant.
A présent, que faire ? S’enfuir en laissant ce cadavre derrière lui ? L’homme se dit que sa conscience de musulman et son état de jeûne lui interdisent de se dérober à ses responsabilités. Il commence donc par retenir le jeune homme qui l’a conduit là avant de signaler la macabre découverte à la police.
Les agents du service préfectoral de police judiciaire de Meknès ne tardent pas à arriver. Entre temps, le muezzin a fait retentir l’appel à rompre le jeûne.
Méthodiquement, les policiers effectuent les premiers éléments du constat d’usage : le cadavre est celui d’un enfant, allongé sur le dos, vêtu seulement d’un tee-shirt blanc, le reste du corps est nu ; une pierre d’une dizaine de kilos pèse sur le torse.
Les enquêteurs remarquent également que la victime a été étranglée par une corde en tissu étroitement serrée autour de son cou et qu’il présente des meurtrissures et des taches de sang coagulé au niveau du nez et de la bouche.
Le crime est horrible, monstrueux. Les enquêteurs ratissent la zone dans l’espoir de trouver le pantalon de la victime. Ils finissent par découvrir le short de l’enfant, englué de sperme. La victime a donc été violée.
La victime sera bientôt identifiée. Il s’agit d’Abdelaziz B., âgé de sept ans, élève de cours préparatoire, issu d’un quartier distant de près de cinq kilomètres du lieu où le cadavre a été retrouvé. Ce qui donne à penser aux enquêteurs que la victime est arrivée là en taxi. Mais conduite par qui ?
Les policiers commencent par procéder à l’interrogatoire des deux hommes : celui qui les a alertés et l’autre, celui qui a découvert le cadavre. Ce dernier ne tarde pas à passer aux aveux : «C’est moi l’auteur de crime». Il s’agit de Mohamed H., né à M’rirt le 21 février 1988, sans profession.
Sans manifester la moindre émotion, Mohamed avoue qu’avant la rupture du jeûne, il a commencé par assassiner le petit Abdelaziz. Ce n’est qu’après s’être assuré de la mort du garçon qu’il a abusé sexuellement de lui.
Mais comment est-il arrivé à convaincre la victime de l’accompagner jusqu’au lieu de crime? La rumeur publique meknassie affirme que le violeur est un membre de la famille de la victime. L’enquête suit son cours.
D’ores et déjà, l’association «Touche pas à mon enfant» s’est mobilisée aux côtés de la famille cruellement éprouvée. Par la voix de sa présidente Mme Najat Anwar, elle dénonce avec encore plus d’indignation la pédophilie, ce crime abominable.
En précisant qu’à l’instar des forfaits d’Abdelali Hadi, le violeur en série de Taroudant, le pédophile ne s’est pas contenté du viol mais l’a aggravé d’un assassinat.

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