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Les pesticides périmés posent problème

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Plusieurs centaines de tonnes de pesticides périmés stockés sur le sol marocain, depuis plusieurs décennies, continuent de menacer la vie de la population et l’environnement. Leur quantité est estimée entre 700 et 800 tonnes et ils sont entreposés sur 225 sites répartis dans les différentes régions du Royaume, indique une étude du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des Pêches maritimes. D’après l’Association d’éducation environnementale et de protection des oiseaux au Maroc (Seepom), les villes concernées par ce problème sont, entre autres, Agadir, Al Hoceima, Asilah, Béni Mellal,  El Hajeb, Fès, Méknès, Khénifra, Marrakech, Sefrou, Tanger et Taounate. 
«Les dépôts où ces pesticides sont entreposés appartiennent aux ministères de l’Agriculture, de la Santé et de l’Intérieur, ainsi qu’à certaines sociétés agricoles et de distribution des produits phytosanitaires», indique Ahmed Jaâfari, ingénieur d’Etat et secrétaire général de la Seepom.
Pour Abdelhay Zérouali, directeur de la surveillance et de la prévention des risques au ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Eau et de l’Environnement, ces produits toxiques constituent «une bombe à retardement. Ils menacent non seulement la vie des citoyens résidant à proximité des sites de stockage, comme à Aït Melloul, mais également les nappes phréatiques et les sols. Ce problème national est à gérer avec précaution», ajoute-t-il.
La situation au Maroc, comme dans les autres pays africains, est jugée "grave" par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette dernière a d’ailleurs établi, en 2001, un rapport sur les stocks de pesticides périmés en Afrique dans lequel elle avait placé le Maroc à la quatrième position des pays africains les plus menacés et précisé qu’il disposait de 2 265 tonnes de pesticides inutilisables. Le traitement et l’élimination de ces produits toxiques est donc une question d’importance capitale. Le Royaume ne dispose nénmoins pas d’infrastructures spécialisées pour une telle opération. «L’élimination des pesticides se fait par incinération. Pour cela, il faut des incinérateurs spécialisés et conformes aux normes internationales au niveau environnemental et sanitaire», explique M. Jaâfri. La solution : faire traiter ces produits par des pays étrangers. A cet effet, un programme africain relatif aux stocks de pesticides obsolètes (PASP) a été mis en place. L’enveloppe financière qu’il consacre au Maroc est de l’ordre de 4 millions de dollars. En attendant leur déblocage, le danger plane toujours.

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